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« Favoriser le bien-vivre ensemble »
Cyrille Madinier, président de l’Association des maires ruraux de l'Isère, à l'occasion de l'assemblée générale de l'association qui s'est tenue 19 novembre à Poliénas.
Comment s'est déroulée cette assemblée générale ?
Elle s'est très bien passée. Nous étions heureux de nous retrouver. Les maires des communes rurales endossent de nombreuses responsabilités. En théorie, nous sommes maires, mais dans les faits, nous sommes aussi gendarmes, parfois même instituteurs... Et il nous arrive de nous sentir bien seuls. C'est pour cela que nous avons besoin d'échanger et de nous exprimer sur notre quotidien.
Quels sujets avez-vous évoqués durant cette rencontre ?
En plus de la partie statutaire, nous avons profité d'une présentation sur la banque des territoires, une banque qui soutient les projets des communes, et d'une autre sur Internet et les réseaux sociaux. Réalisé par la gendarmerie, le sujet avait pour but de nous mettre en garde sur les méfaits de ces nouvelles technologies et de la conduite à tenir en cas de piratage informatique. Grâce à la présence de référents gendarmes dans les territoires, nous avons la chance d'entretenir des liens étroits avec la gendarmerie, ce qui nous aide beaucoup. C'est important de les maintenir et même de les intensifier, car les maires rencontrent de nombreuses difficultés.
Y a-t-il des chantiers que vous avez engagés ?
En effet. Comme je suis aussi vice-président au Département de l'Isère délégué à la ruralité, j'ai le projet d'écrire une charte de la ruralité.
Il est évident que nous accueillerons toujours les personnes qui souhaitent s'installer à la campagne. Nous l'avons bien vu avec la pandémie, il n'est pas évident de vivre en appartement. Avoir un bout de jardin fait envie. Mais il faut que les nouveaux arrivants connaissent les règles, qu'ils les respectent et qu'ils soient aussi conscients des avantages que des inconvénients. L'objectif de cette charte est d'être un recueil à destination des élus ruraux pour favoriser le « bien-vivre ensemble » et faire en sorte qu'ils se sentent accompagnés. Car il y a des moments - ou des lieux - où la cohabitation n'est pas toujours simple. C'est un travail collectif qui sera conduit avec l'ensemble des acteurs du monde rural, comme notamment la Chambre d'agriculture de l'Isère, les syndicats agricoles...
Comment se porte le milieu rural ? Quelles sont ses attentes ?
La question est difficile. Je pense qu'il y a quelques inquiétudes... En lien avec l'emploi, avec les coûts du carburant (en milieu rural, on ne peut pas se passer de la voiture), avec l'école et les protocoles sanitaires. Et puis, avec le Covid, on se voit moins, on a perdu du lien. Heureusement, le milieu rural est très solidaire. Preuve en est tout le travail accompli par les CCAS pour accompagner au quotidien les habitants et les associations et leurs bénévoles qui donnent de leurs temps pour faire vivre les communes rurales et favoriser le bien-être de leurs concitoyens. Ces derniers 18 mois ont été difficiles mais ils ont mis en avant les valeurs du monde rural. Finalement, je pense que nous nous en sommes mieux sortis que d'autres collectivités car nous subissons moins de lourdeur administrative. Ainsi, notre capacité à réagir est plus importante.
Propos recueillis par Isabelle Brenguier
