POLITIQUE
François Bayrou déplore des inspections effectuées « avec une arme à la ceinture » dans les fermes

Ce mardi 14 janvier, lors de son discours de politique générale, le Premier ministre François Bayrou a pointé du doigt certaines inspections faites dans les fermes, ainsi que la signature de l’accord du Mercosur entre l’Europe et les pays d’Amérique du Sud.

François Bayrou déplore des inspections effectuées « avec une arme à la ceinture » dans les fermes
Le Premier ministre François Bayrou a prononcé son discours de politique générale devant l'Assemblée nationale ce mardi 14 janvier. ©Jacques Paquier Flikr

Il aura fallu attendre les dernières minutes de sa prise de parole pour entendre le mot « agriculteurs ». Ce 14 janvier, tandis qu’il prononçait son discours de politique générale devant une Assemblée nationale agitée, le Premier ministre François Bayrou a assuré que la crise traversée par le monde agricole est, à l’origine, « une crise morale ». « Les paysans, le monde dont je viens, avaient jusqu’à il y a peu la certitude d’être les meilleurs défenseurs de la nature ; aujourd’hui on les accuse de nuire à la nature. C’est une atteinte profonde. Et quand les inspecteurs de la biodiversité viennent inspecter les fossés ou les points d’eau avec une arme à la ceinture dans une ferme déjà mise à cran par la crise, c’est une humiliation », a-t-il affirmé. 

Le Premier ministre a également questionné la signature de l’accord du Mercosur, déplorant le fait qu’on « impose à nos agriculteurs des normes et des obligations qui ne sont pas imposées à nos voisins européens », sans parler « de ceux qui sont très au-delà de nos frontières, en particulier en Amérique du Sud ». François Bayrou s’est ensuite engagé à remettre en question « les pyramides de normes en donnant l’initiative aux usagers. Ceux que l’on contrôle doivent avoir leur mot à dire sur les contrôles ». Ces dernières paroles ont concerné la ressource en eau, et son refus « d’assimiler la gestion de l’eau de surface à celles des eaux pompages de l’eau profonde ». Pas un mot, en revanche, n’a été prononcé sur le budget agricole incluant de potentielles mesures fiscales et d’urgence, pourtant ardemment demandées par la FNSEA et les Jeunes agriculteurs.

La France Insoumise (LFI) a annoncé qu’elle déposera une motion de censure qui sera examinée jeudi ou vendredi, mais qui aura peu de chance d’être adoptée, puisque le Rassemblement national (RN) a confirmé qu'il ne la voterait pas.

Léa Rochon