Installation
Préparer au mieux son installation

Morgane Poulet
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Afin de familiariser les nouveaux installés avec les questions sanitaires et sécuritaires, le GDS de l’Isère et la MSA Alpes du Nord ont organisé une matinée d’information à Rives.

Préparer au mieux son installation
Une douzaine de nouveaux installés ont participé à la matinée d'information du GDS de l'Isère et de la MSA Alpes du Nord.

L’année 2022 a été record en matière d’installations. Et afin de préparer les nouveaux installés au mieux, le GDS de l’Isère ainsi que la MSA Alpes du Nord ont organisé une matinée informative dans les locaux du GDS, à Rives. Au programme, des ateliers pour mieux comprendre comment réagir face à un accident de travail ou encore pour adopter les bonnes conduites de gestion sanitaire vis-à-vis de son troupeau.
 
Élevages et maladies
 
« Plus de 200 zoonoses sont connues, aujourd’hui, explique Armand de Bruyne, infirmier santé au travail à la MSA Alpes du Nord. Et les animaux les plus à risque sont ceux d’élevage, car il y a une plus grande concentration de bactéries possible ».
En ce qui concerne la fièvre Q – un pathogène très infectieux se transmettant par voie respiratoire et ayant une grande résistance aux milieux extérieurs, « elle touche les caprins, les ovins, les bovins, mais aussi les animaux sauvages, comme les rongeurs », précise l’infirmier. Cela se traduit par des avortements chez les animaux. Chez l’homme, dans 60% des cas, il n’y a aucun symptôme. Mais dans les 40% restants, l’individu peut souffrir de fièvre, parfois d’hépatite ou encore de problèmes alimentaires. Le risque est tout de même plus élevé chez les personnes immunodéprimées, comme les personnes atteintes d’un cancer et les femmes enceintes.
Pour prévenir la transmission de cette maladie, il est conseillé d’aménager les aires de stationnement ou encore de porter un masque FFP2. « Il faut aussi savoir que la période la plus à risque se trouve lors des mises bas, précise Céline Savoyat, vétérinaire du GDS de l’Isère, et que la transmission peut se faire avec une exposition indirecte, comme par le biais d’une piqûre de tique, par exemple, ou avec une exposition directe, par l’environnement, comme à proximité des tas de fumier ».
Et pour les nouveaux installés qui souhaiteraient mettre en place un accueil à la ferme, il est essentiel, pour veiller à ne pas transmettre de zoonose aux visiteurs, de travailler à l’hygiène générale de l’exploitation, aux équipements et à leur propreté (des surbottes peuvent être fournies aux visiteurs, par exemple), et à l’installation de panneaux spécifiant l’interdiction d’entrer dans telle ou telle zone lors des mises bas, par exemple.
 
Obligations sanitaires
 
Pour parer d’éventuels problèmes sanitaires, l’employeur doit donc répondre à des obligations, à commencer par l’identification des animaux. Les bovins doivent, par exemple, être obligatoirement identifiés depuis 1998 et la crise de la vache folle.
Les veaux doivent être identifiés individuellement dans les 21 premiers jours suivant leur naissance, mais il est également obligatoire de notifier toute entrée dans le troupeau dans les sept jours suivant cet événement. Lors d’une naissance d’ovin, il faut identifier l’animal dans les sept jours suivant sa naissance. En ce qui concerne les caprins, ils doivent être identifiés avant leurs six mois ou bien leur sortie d’exploitation. Les chevaux sont quant à eux identifiés par une puce placée dans leur encolure.
« Il est important de conserver ses ordonnances vétérinaires pendant au moins cinq ans, précise Aurore Torrent, directrice du GDS de l’Isère, de même que ses résultats d’analyse ou encore ses comptes-rendus de visite et ses bilans sanitaires ».
Les prophylaxies doivent être réalisées du 1er octobre au 30 avril pour les bovins, du 1er octobre au 31 mai pour les petits ruminants et toute l’année pour les porcs.
 
Responsabilité de l’employeur
 
En cas de problème, comme lors d’un accident de travail, la responsabilité incombe à l’employeur. C’est pourquoi ce dernier doit bien veiller à créer un document unique des risques professionnels inhérents au travail dans son exploitation. Pour cela, il doit « repérer les dangers dans les exploitations et le degré d’exposition du salarié ou de l’apprenti », assurent les conseillers de la MSA Alpes du Nord.
La mutuelle aide ainsi les employeurs à établir des définitions des risques, mais également à les détecter. Ces derniers peuvent aussi bien être liés au matériel utilisé, au transport de marchandise qu’à l’organisation du travail. Et une protection collective doit ainsi être mise en place.

Morgane Poulet