Viticulture
Développer les vins isérois

Morgane Poulet
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Lors de son assemblée générale tenue à Pontcharra le 8 février, le syndicat des vins de l’Isère est revenu sur le développement de la filière en Isère.

Développer les vins isérois
L'assemblée générale du syndicat des vins de l'Isère s'est déroulée à Pontcharra le 8 février.

« L’Isère devient de plus en plus attractive pour les viticulteurs », a expliqué Wilfrid Debroize, président du syndicat des vins de l’Isère. L’assemblée générale de ce dernier s’est tenue à Pontcharra le 8 février et a mis l’accent sur les voies de développement de la viticulture iséroise.
 
Dynamisme de rigueur
 
En 2023, le syndicat a participé à de nombreux événements afin de promouvoir et de faire connaître ses vins. Grand pique-nique des chefs en juillet à Montbonnot-Saint-Martin, descente des alpages en octobre à Grenoble, ou encore 60 ans du MIN (Marché d’intérêt national) de Grenoble, les bouteilles des viticulteurs isérois ont pu être remarquées dans tout le département.
Mais c’est surtout le concours départemental des vins de l’Isère s’étant déroulé à Montbonnot-Saint-Martin en octobre qui a été le point d’orgue de l’année pour le syndicat. Treize médailles, dont quatre en or, huit en argent et une en bronze, ont été décernées, ainsi que quatre mentions spéciales du jury. De quoi mettre à l’honneur le savoir-faire isérois.
 
Aider les plantations
 
La Région Auvergne-Rhône-Alpes possède des compétences sur les plantations, qui peuvent être finançables dans le cas où elles sont certifiées et plantées par de jeunes installés. Mais en Isère, un problème se pose : les plantations ne sont pas nécessairement certifiées, c’est-à-dire clonées, en raison du choix des cépages. Ces derniers sont plutôt alpins ou rares.
Le Département de l’Isère explique attendre que l’Inao valide un nouveau cahier des charges prenant en compte quatorze nouveaux cépages pour l’IGP Isère. L’idée serait également qu’il puisse financer le travail de plantation pour les jeunes installés, mais aussi pour les autres viticulteurs. Pour cela, la Région prendrait en charge les plants certifiés des jeunes installés et le Département complèterait. Les plafonds d’aide à l’hectare pourraient aussi être bonifiés.
 
Des bouteilles immémoriales
 
Le syndicat des vins de l’Isère s’est aussi penché sur la réutilisation des bouteilles, qui permet non seulement de réduire les coûts d’achat mais aussi de réduire son empreinte carbone. « Le réemploi des bouteilles de vin se distingue du recyclage par le fait que les bouteilles sont seulement lavées, par détruites », explique Manon Girard, associée gérante d’Alpes consigne. S’il est difficile de suivre le parcours d’une bouteille lorsqu’elle est réemployée, elle peut toutefois être réutilisée au moins cinquante fois. Dans les faits, « tant qu’elle n’est pas abîmée, c’est-à-dire que nous ne constatons pas de rayures, notamment, elle pourra être remplie de nouveau », ajoute-t-elle.
Cette solution est intéressante d’un point de vue écologique – 10 % des contenants mis en marché devront d’ailleurs être réutilisables en 2027 - car elle permet d’économiser 76 % d’énergie, 51 % d’eau et produit 79 % de gaz à effet de serre de moins que le recyclage. Cela permet également de ne pas avoir à injecter du silice (savon) au cours du processus, comme c’est le cas pour le recyclage.
Afin de pouvoir collecter les bouteilles, un cahier des charges a été mis en place par Alpes consigne. Un logo de réemploi doit notamment figurer sur les bouteilles pour que les consommateurs sachent qu’ils peuvent les remettre dans des points de collecte plutôt que les jeter. Les bouteilles réutilisables doivent figurer parmi des standards fixés à l’échelle nationale, mais en cas de différence, un nettoyage « à façon » peut être réalisé. Les étiquettes doivent être hydrosolubles, il ne doit pas y avoir de cire sur les bouteilles ni de numéro de lot gravé. Depuis 2021, plus de 200 000 bouteilles ont ainsi pu être collectées et nettoyées.
Mais pour Stéphanie Loup, du domaine du Loup des vignes, cette méthode peut ne pas convenir à tous. « Il faut des bouteilles épaisses pour avoir recours à ce process, sinon le verre peut être abîmé, or, pour ma part, j’utilise un verre fin qui prend moins de place dans le camion et me permet de mettre plus de bouteilles lorsque je fais mes livraisons ».

Morgane Poulet