Prévisions de récolte
Marché à l'équilibre pour la Noix de Grenoble AOC
La production de noix de Grenoble AOP s’annonce normale alors que la récolte de noix du Périgord AOP n’est estimée qu’au quart de celle de 2022.
« La récolte 2024 s’annonce correcte, normale, prometteuse. » Christian Nagearaffe, président du Comité interprofessionnel de la Noix de Grenoble (CING) ne s’emballe pas, mais on sent une certaine impatience à récolter les noix, cette année. « Les choses vont se remettre en ordre, prédit-il. Les volumes et les calibres augurent de potentiels corrects ». Des prévisions donc positives dans un marché qui se rééquilibre. « Le Chili a eu une petite récolte et les producteurs ont déjà beaucoup vendu. Les Américains ont pour leur part peu de stock. Le marché est assaini. La demande devrait être forte en notre direction. Nous sommes prêts parce qu’après la forte récolte 2022, puis la petite récolte 2023, les volumes se sont équilibrés et aujourd’hui les stocks sont tout écoulés. Il y a un réel désengorgement du marché. »
D’autant plus que la zone du Périgord souffre un peu. En raison des pluies incessantes du printemps et des gelées tardives dans les noyeraies du Périgord, l’année 2024 devrait se traduire par une production de noix en très forte baisse, rapporte France Bleu Périgord le 12 août.
Un recul « de l’ordre de 30 % », qui en fait « la plus basse depuis des dizaines d’années », précise Fabien Joffre, président de l’AOP Noix du Périgord. « Elle devrait cette année être comprise entre 9 000 et 10 000 tonnes, soit le quart de la récolte de 2022 », estime M. Joffre, qui préside également l’interprofession Noix du Sud-Ouest et la coopérative Coop Cerno, auprès de France Bleu Périgord.
Depuis trois ans, le secteur est mis à rude épreuve. Pour compenser les pertes de chiffre d’affaires des exploitations de noix les plus touchées par des aléas climatiques, sanitaires et économiques, le ministre de l’Agriculture avait d’ailleurs annoncé le 31 octobre 2023 l’ouverture d’un dispositif d’aide exceptionnel. Parallèlement, un rapport du CGAAER plaidait pour la structuration de la filière noix par le biais d’une organisation nationale de producteurs.
Jean-Marc Emprin avec Agrafil