Frédéric Naudet, Président de l’Association française du sapin de Noël nature, s'est ému de l'attaque du maire de Bordeaux au sujet des sapins de Noël qu'il qualifie d'arbres morts. Le sylviculteur rappelle quelques principes de la gestion forestière.
Au sujet des arbres morts...

Terre Dauphinoise publie la réaction de Frédéric Naudet, Président de l’Association française du sapin de Noël nature, suite aux propos du maire de Bordeaux, sur les sapins de Noël #arbresmorts :

 

« Nous faisons suite à la déclaration de Monsieur Pierre Hurmic, maire de Bordeaux, à l'occasion de sa conférence de presse de rentrée, lors de laquelle l'édile affirme qu'il n'ornera pas la ville « d'arbres morts de Noël ».

Par ces déclarations, Monsieur le maire s'offre une couverture médiatique à bon marché tout en jetant l'opprobre sur toute une profession et porte atteinte à notre production et à nos emplois. Monsieur Hurmic n'apporte pourtant aucune caution scientifique et fait preuve d'une réelle méconnaissance du monde agricole ce qui nous étonne de la part d'un élu sensible aux questions écologiques.

« Nous tenons à rappeler que le sapin de Noël naturel est bien un produit de culture »

Nous tenons à exprimer notre vif mécontentement suite à ce discours dont la teneur semble avoir pour seul objectif d'attaquer le symbole que représente le sapin de Noël naturel, au motif qu'il soit responsable de la déforestation et du réchauffement climatique, et de discréditer notre profession et l'ensemble de notre filière.

Réduire les professionnels français du sapin de Noël naturel à de simples producteurs « d'arbres morts » relève, selon nous, d'une vision dogmatique, sans aucun fondement, qui vise clairement à nier une tradition familiale appréciée et largement suivie, comme à détourner les français du sapin de Noël cultivé en France.

Nous tenons à rappeler que le sapin de Noël naturel est bien un produit de culture. Depuis le 24 mars 2003, date du décret ministériel reconnaissant la culture du sapin de Noël comme une activité agricole à part entière, il n'y a aucune ambiguïté par rapport au sujet de la déforestation. L'arbre de Noël n'est pas un sapin sauvage déraciné en forêt mais bien une plante cultivée.

Pour chaque sapin proposé pour les fêtes de Noël, un nouvel arbre est replanté lequel absorbera le carbone émis dans l'atmosphère.

La balance carbone du sapin de Noël cultivé en France lui est largement favorable.

« Une production locale raisonnée et génératrice d'emplois »

Les membres de l'Association Française du Sapin de Noël Naturel (AFSNN) s'attachent à cultiver des sapins dans le plus strict respect des normes et réglementations en vigueur et font le choix de privilégier une production locale raisonnée et génératrice d'emplois.

C'est pourtant bien un mauvais procès fait au sapin de Noël, porté par les propos excessifs de Monsieur Hurmic.

Le sapin de Noël est le symbole des fêtes de fin d'année, une tradition solidement ancrée dans notre culture et auquel les français restent très attachés. Il fait le plaisir des enfants qui le décorent et des familles qui se regroupent chaque année autour de lui.

Quoiqu'en pense Monsieur Hurmic, les français plébiscitent le sapin naturel qui illustre également un lien social intergénérationnel particulièrement indispensable en ces temps difficiles. Tant qu'il en sera ainsi, il y aura des producteurs de sapins soucieux de la préservation de l'environnement et de l'activité de leurs régions. (...) »

Frédéric Naudet (1), Président de l'Association Française du Sapin de Noël Naturel

(1) Frédéric Naudet est pépiniériste, producteur de sapins de Noël en Côte d'Or. Les Pépinières Naudet sont une entreprise familiale créée en 1876. (NDLR)