La neuvième édition du Salon Tech&Bio se tiendra les 20 et 21 septembre à Bourg-lès-Valence (Drôme). Le point avec Bertrand Chareyron, responsable du pôle environnement et développement durable à la chambre d'agriculture de la Drôme et directeur du Salon Tech&Bio.
La 9e édition de Tech&Bio approche. Rappelez-nous le concept de ce salon.
Bertrand Chareyron : « Le concept n'a pas bougé depuis la première édition en 2007. L'objectif est d'arriver à lever les freins et autres impasses techniques grâce à des solutions présentes sur le salon. Les démonstrations au champ restent la marque de fabrique de Tech&Bio. S'ajoutent de nombreuses conférences technico-économiques et des temps forts comme les rencontres filières et marchés. Autrement dit, la preuve par l'exemple. Le salon s'adresse à tous les agriculteurs car il reste un espace de transfert de techniques entre agriculteurs bios et conventionnels, tout en maintenant l’expertise pour les agriculteurs bio. Tech&Bio est le salon des agriculteurs en quête de solutions et de pratiques agricoles durables. »
Au fil des éditions, comment cette expertise a-t-elle évolué ?
B.C. : « L'évolution du salon se construit par la diversité des thématiques abordées. Sur les premières éditions de Tech&Bio, les visiteurs venaient, par exemple en grandes cultures, voir une bonne bineuse avec les bons réglages, les bonnes dents… Aujourd'hui, l'innovation est davantage sur le pilotage avec des caméras numériques, des GPS… qui améliorent les débits de chantier et la précision. On arrive ainsi désormais à biner la totalité des surfaces avec des dents à 3-4 cm de chaque côté du rang et des doigts Kress sur le rang. Quelles que soient les filières, tous les agriculteurs sont en recherche d’innovations techniques, d’où la présence de nombreux outils de pointe, spécifiques à chaque production. Tech&Bio, c'est aussi pour les agriculteurs des solutions pour améliorer la performance économique par des itinéraires techniques optimisés, la recherche de nouveaux débouchés, d'une meilleure valeur ajoutée par la création d’outils de transformation à la ferme... Sans oublier les performances environnementales en favorisant la biodiversité. »
Ces experts viennent-ils d'horizons multiples ?
B.C. : « Cette année, Tech&Bio rassemble vingt-six pôles et toujours plus d'experts des chambres d'agriculture mais aussi des instituts techniques de l'Acta1, de l'Inrae2, des Gab3, de la coopération agricole, des Cuma, de la LPO4, de la fédérations des chasseurs… Notre objectif est de trouver dans les différents réseaux les meilleures compétences pour qu'elles soient présentes à Tech&Bio. »
Quel est le thème de cette neuvième édition ?
B.C. : « Depuis la dernière édition de Tech&Bio en 2021, qui s'est tenue en pleine crise sanitaire, nous avons connu la guerre en Ukraine et la crise énergétique. Tout cela impacte l'agriculture avec notamment l'augmentation des coûts de l'énergie et des intrants. Les effets du changement climatique sont aussi de plus en plus forts. C'est pour cela qu'avec le réseau des chambres d'agriculture, nous avons choisi pour fil vert “sobriété énergétique et changement climatique : améliorer ses performances”. »
Tout cela est-il compatible avec la crise que connaît la bio ?
B.C. : « En réalité, nous ne sommes pas dans une crise de la bio mais dans une crise du pouvoir d'achat elle-même liée à la crise énergétique. Avec la hausse du coût de la vie, les consommateurs se tournent vers des produits alimentaires moins onéreux que les produits bio. Cependant, malgré les difficultés qui devraient perdurer sans doute encore quelques années, il reste du potentiel de développement en agriculture biologique. À Tech&Bio, il sera possible de trouver les adaptations nécessaires - techniques, économiques, débouchés... - pour passer cette crise. Que vous soyez jeune ou moins jeune exploitant(e), Tech&Bio est là pour répondre à toutes les étapes de la vie de l'exploitation : installation, transmission, formation, conversion, nouvel atelier... »
Quelles sont les principales nouveautés du salon ?
B.C. : « Deux pôles prennent particulièrement de l'ampleur : l'irrigation et les énergies renouvelables. Après le vote de la loi sur l'accélération des énergies renouvelables au printemps dernier, il est évident que l'agriculture a un rôle important à jouer dans le développement des énergies renouvelables. Cette loi crée un appel d'air et nous constatons une présence très forte d'exposants sur ce pôle énergie. Bien entendu, les nouveautés concernent aussi les matériels exposés, les thèmes des ateliers et conférences… De plus, toutes les filières animales et végétales sont désormais représentées et un nouveau verger support de démonstrations a été implanté cet hiver. »
Y'aura-t-il des délégations étrangères cette année ?
B.C. : « Nous avons des partenariats avec des délégations internationales qui viennent témoigner du développement de l'agriculture biologique dans leur pays respectif. Cette présence est aussi un moyen de trouver des débouchés, tant pour les exposants du salon que pour les agriculteurs locaux. Une manière d'ouvrir de nouvelles pistes. »
Propos recueillis par Christophe Ledoux
