Solidarité
Monique Limon, en visite au Secours populaire de Beaurepaire

La députée Monique Limon a rendu visite au Secours populaire de Beaurepaire actif auprès des plus démunis.
Monique Limon, en visite au Secours populaire de Beaurepaire

Si la crise sanitaire affecte tout le monde, les personnes fragiles subissent encore plus violemment ses conséquences. Afin de mieux cerner les difficultés auxquelles sont confrontés certains acteurs de son territoire, Monique Limon, députée de la septième circonscription de l'Isère, a visité vendredi 9 octobre le Secours populaire de Beaurepaire. Pendant le confinement, de nombreux établissements ont été fermés. Pas le Secours populaire de Beaurepaire qui a laissé ses portes ouvertes pour que ses bénéficiaires puissent continuer de venir chercher leurs colis... et trouver un peu de lien social.

La période fut difficile. Les moyens matériels et humains ont manqué. Mais pas la motivation et l'inventivité des acteurs de la solidarité du territoire qui se sont démenés pour maintenir leur activité, mettre en place de nouvelles initiatives et répondre à des besoins supplémentaires.
La création des « paniers solidaires » de fruits et légumes frais locaux dont le coût est entièrement pris en charge en fait partie. Portée par la CAF de l'Isère et la MSA, et accompagnée par la chambre d'agriculture, l'opération a été imaginée pour venir en aide aux familles qui rencontraient des difficultés à se nourrir avec une alimentation saine et variée. Et aussi pour permettre aux producteurs locaux en mal de consommateurs de trouver de nouveaux débouchés à leurs produits.

Comme finalement dans le secteur, peu d'agriculteurs se sont retrouvés dans cette situation, ce sont les jardins de Cocagne et du Prado qui ont confectionné les paniers destinés aux allocataires de la CAF. Avec succès, l'opération a démarré fin juin. Elle doit se poursuivre jusqu'à la fin de l'année.

Oubliées de la société

Mais aujourd'hui, l'ensemble de ces acteurs souhaiteraient « transformer l'essai » et amorcer une action « post-Covid » qui s'inscrirait dans la durée et qui toucherait un public plus large. Fort de son expérience, Claude Varennes, secrétaire général du Secours populaire de Beaurepaire, souligne le manque d'initiatives à l'égard des retraités et surtout la difficulté des seniors à se rapprocher des structures qui pourraient leur venir en aide.

« Aujourd'hui, le monde retraité s'isole. Certaines personnes n'ont plus rien mais ne viennent qu'au dernier moment, en pleurant. C'est très difficile pour elles de passer le pas de notre porte. Elles ont l'impression d'être oubliées de la société. Alors qu'elles ont travaillé pendant 40 ans », s'insurge le responsable.

 

 

Monique Limon est députée de la septième circonscription de l'Isère.

 

 

Pragmatique, Monique Limon interroge : « Quels acteurs faudrait-il mettre autour de la table pour toucher aussi ce public ? Comment se rapprocher de ces personnes avec d'autres moyens que des aides directes ? »

Selon Stéphanie Renzy, directrice du centre social de l'Ile du battoir à Beaurepaire, « c'est vers la Carsat (Caisse d'assurance retraite et de la santé au travail) qu'il faut que nous nous tournions, afin qu'elle prenne le relais de la CAF pour nous rapprocher de ces personnes ». Naïs Matheron, chargée de mission à la MSA, estime aussi que, dans le cadre de ses actions de prévention concernant la santé, l'organisme pourrait aussi s'insérer dans cette procédure.

Tous les milieux sociaux

Mais pour tous ses acteurs spécialisés, il faudrait aller vers davantage de mixité des publics, que les personnes défavorisées puissent s'approvisionner dans des lieux ouverts à tous. D'où l'idée de se rapprocher des Amap et de trouver des modes de financements des paniers pour les moins aisés. Monique Limon l'assure : « Je ne peux que vous encourager à continuer... et à nous signaler les freins auxquels vous êtes confrontés ».

Et la députée de remettre cette situation dans le contexte plus global de la loi Egalim qu'elle a portée et défendue : « C'est toute la volonté et les objectifs de cette loi : donner du pouvoir d'achat aux producteurs et permettre à tous les consommateurs de consommer local, pas seulement ceux qui ont le plus de moyens ». D'abord réunis par la problématique de la précarité, ces différents acteurs se sont aussi rapidement retrouvés autour de celles de la parentalité, de l'alimentation et de sa notion culturelle. Et comme l'a souligné l'élue, « le rassemblement de la famille autour du repas est une préconisation qui concerne tous les milieux sociaux ».

Isabelle Brenguier
Santé / Dans la continuité de sa visite au Secours populaire de Beaurepaire, Monique Limon s’est rendue au centre hospitalier de Luzy-Dufeillant. La députée iséroise souhaitait en savoir plus sur le quotidien des soignants et des résidents de l'établissement durant ces derniers mois.

Ces héros en blouse blanche

Sébastien Vives Torrens, directeur délégué du centre hospitalier de Luzy-Dufeillant à Beaurepaire explique à Monique Limon les difficultés du quotidien de cette période si particulière.
Ils ont le sentiment d’avoir évité le pire. Six mois après le début du confinement et le début de la crise causée par l’épidémie de Covid-19, les responsables du centre hospitalier de Luzy-Dufeillant à Beaurepaire estiment que la situation aurait pu être bien pire. Car début mars, le virus était entré dans l’Ehpad (Etablissement d'hébergement des personnes âgées dépendantes) et avait contaminé une bonne moitié des résidents. Mais en trois semaines, la chaîne de contamination a été rompue, l’infection éradiquée et le nombre de décès limité.
Le personnel soignant de l’établissement a mis toutes ses forces dans la bataille. D’abord sur le plan sanitaire, il a fait tout ce qu’il a pu pour que l’épidémie ne soit pas plus dévastatrice qu’elle ne l’a été. Puis sur le plan humain, il s’est investi sans compter pour que la déprime, voire la dépression, ne s’installent pas dans leurs murs. « Nous avons bien senti qu’au fil des semaines, cela devenait de plus en plus difficile », explique Sébastien Vives Torrens, directeur délégué de la structure. D’où la mise en œuvre de nombreuses initiatives pour occuper les résidents et maintenir le lien entre elles et leurs proches. Faute de moyens, c’est grâce au « Système D » et à la bonne volonté de tous que cela s’est fait.
Engagement sans limite
Pour le personnel, l'engagement fut sans limite, durant le confinement, et après. Les forces vives de l'hôpital ont été mises à rude épreuve. Et malgré la recherche de renfort, les ressources manquent. Sébastien Vives Torrens déplore la pénurie d'infirmiers mais surtout d'aides-soignants. « Le problème est le même dans tous les établissements », explique-t-il. Selon lui, le territoire est confronté à un réel enjeu sur le plan médical et paramédical. Car en ville, ce sont les médecins aussi qui font de plus en plus défaut. « Malgré de nombreux efforts faits pour attirer une nouvelle génération de praticiens », se désole Monique Limon.
IB