Le Conseil de l’agriculture française (CAF) 1 a publié le 10 janvier un manifeste pour les candidats à la présidentielle d’avril prochain. Il veut que le futur président et le futur gouvernement aient une réelle ambition pour l’agriculture française.
Tout d’abord « mieux produire ». Ensuite « mieux promouvoir les métiers, mieux installer, mieux former, mieux accompagner tout au long de la carrière, mieux transmettre ». Puis « mieux valoriser les expertises et services environnementaux rendus par l’agriculture » et « mieux interagir avec l’ensemble des activités économiques au service du développement des territoires ». Enfin « mieux produire en Europe ». Telles sont les propositions que le Conseil de l’agriculture française (CAF) émet par l’intermédiaire de sa présidente, Christiane Lambert, en guise de programme. Celui-ci est désormais soumis à l’ensemble des candidats à l’élection présidentielle. Il vise à ce que l’agriculture constitue non seulement un axe prioritaire et un sujet de débats mais aussi une réelle ambition pour le pays. Le CAF considère en effet que l’agriculture est un « secteur d’activité désormais reconnu comme essentiel et stratégique ». « L’agriculture française est une activité économique à haut potentiel qui entend tenir sa place dans l’ensemble des défis économiques et sociétaux de demain », ajoute le manifeste.
Dynamiser les installations
L’idée principale de ce manifeste est bien de faire savoir que l’agriculture est au cœur des sujets de société à venir, qu’elle est devenue un domaine majeur sinon prioritaire. Le CAF en veut pour preuve les différentes crises que le monde a traversées, en particulier celle de la Covid-19. Ni les Européens, ni les Français « n’ont eu à déplorer la moindre pénurie, ni la moindre diversité pour leur alimentation », souligne le CAF. « Dans la course contre la montre engagée avec le climat, l’agriculture est source de solutions », poursuit le CAF, à condition que l’on donne aux agriculteurs les moyens de produire. Le CAF aimerait ainsi avoir des réponses claires des candidats sur la construction des prix rémunérateurs (notamment à travers les paiements pour service environnementaux), sur l’accès à l’eau insuffisant, sur l’allègement du poids des investissements et les dépenses de fonctionnement. Face à la vague prochaine de départs à la retraite, les responsables agricoles plaident pour des politiques qui permettent de dynamiser les installations et d’attirer de nouveaux talents et profils, notamment en facilitant l’accès au foncier.
À armes égales
Le CAF fait de la rémunération l’une des clefs du succès. Cela passe notamment par le fait que les agriculteurs français soient à armes égales avec leurs concurrents européens et internationaux. « Plus que jamais, le marché commun doit, 64 ans après la signature du Traité de Rome, devenir un réel marché unique au sein duquel les agriculteurs de chaque pays produisent et vendent selon les mêmes règles », soutient le manifeste du CAF. En clair, il veut mettre un terme aux lois et règlements spécifiquement français qui viennent aggraver les directives de Bruxelles et qui créent des distorsions de concurrence. Les agriculteurs français sont naturellement prêts à fournir des efforts mais pas sans contreparties. Dans la droite ligne de la plateforme ruralité lancée par la FNSEA et près d’une quarantaine d’autres organisations, le CAF entend faire de l’agriculture « ce moteur de revitalisation des territoires ».
C.Soulard
1- Le Conseil de l’agriculture française est composé de la FNSEA, Jeunes agriculteurs (JA) et de la Confédération nationale de la mutualité, de la coopération et du crédit agricoles (CNMCCA) qui regroupe la Mutualité sociale agricole, la Coopération agricole et le Crédit agricole. L’Assemblée permanente des chambres d’agriculture France (APCA) est membre associé.
