GEL
Les demandes d’intervention sur la table

Le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, a réuni, le 12 avril dans la matinée, les principaux responsables des organismes agricoles, à l’exception des syndicats, pour faire le point sur les dégâts de gel des nuits des 6, 7 et 8 avril.  

Les demandes d’intervention sur la table
Gel à Mercurey sur une parcelle de vignes exposée plein Sud. ©EA71

Établir un premier bilan ; mettre en place les dispositifs de gestion de crise, c’est-à-dire les dispositifs calamités, des exonérations de charges sociales et fiscales ; mettre en place un dispositif d’aide exceptionnel avec la définition de modalités sur le court et le long terme. Enfin assurer la collégialité de tous les acteurs que ce soit la MSA, les chambres d’agriculture, les filières, les assureurs et les banques… Tels étaient les objectifs de la réunion qui a rassemblé, le 12 avril, par visioconférence, près d’une trentaine d’acteurs autour du ministre de l’Agriculture. Parmi eux les représentants des filières viticoles, céréalières (AGPB, FOP notamment), fruitières (FNPFruits) ainsi que des représentants des différents cabinets. Jérôme Despey, président du Conseil spécialisé viticulture de FranceAgriMer, a indiqué que 90 % du territoire était touché. Côté fruits, 100 % des productions ont été touchées avec des pertes pouvant aller « jusqu’à 100 % sur certaines fermes », a détaillé Françoise Roch, présidente de la FNPF. En maraîchage, l’impact semble avoir été variable selon les régions et l’évaluation des dégâts est en cours. Il en est de même sur les grandes cultures. 

Pool de coassurance

Toutes les filières demandent l’activation de mesures d’urgence comme l’exonération de la taxe sur le foncier non bâti, le déplafonnement des aides de minimis, l’activation du fonds d’allègement des charges (FAC) ou encore le déplafonnement du fonds national de gestion des risques en agriculture (FNGRA). A plus long terme, certaines productions veulent travailler à un système assurantiel, développer des moyens de protection aujourd’hui insuffisants par le manque d’eau (solution de stockage) et activer la recherche pour obtenir des semences résistantes. De son côté l’APCA (chambres d’agriculture) s’est engagée à mettre en place une cellule de crise par département, notamment pour identifier les cas de détresse, et donner un premier niveau de conseils. Si les banques et assurances ont constaté que le nombre d’exploitations et d’hectares assurés était encore faible1, elles ont certifié que « les engagements seront maintenus » et souhaiteraient la mise en place d’un pool de coassurance pour la gestion des calamités nationales. Le ministre a demandé une « attention particulière aux jeunes agriculteurs » et fixé le prochain rendez-vous dans la semaine du 19 au 23 avril.

Christophe Soulard 

1- 117 000 ha couverts sur 555 000 ha, 920 M€ de capital assuré et 40 M€ de cotisations selon Groupama. 80 000 exploitants assurés dont 13 000 contre le gel - 3400 déclarations de sinistres - 100 M€ d’indemnisations à venir.