Le ministre de l’Agriculture a reçu, le 6 juin, les synthèses des trois groupes de travail nationaux du PLOA (Pacte et loi d’orientation pour l’agriculture). Voici les propositions sur la formation, le changement climatique et l'installation.
À l’issue de plusieurs mois de concertation sur le Pacte et la loi d’orientation agricole (PLOA), les rapporteurs des trois groupes de travail ont rendu leurs rapports au ministre de l’Agriculture, le 6 juin. Après l’installation et la transmission, le rapport le plus attendu était celui de la stratégie climat. Dans ce groupe de travail, deux grandes idées consensuelles se dégagent à la lecture du document : celle d’une gouvernance plus « interministérielle » de la « transition agroécologique et alimentaire », qui permette de fixer des « objectifs et des moyens clairs ». En termes alimentaires, il s’agirait de « planifier un changement d’offre alimentaire », « d’accélérer les tendances d’évolution des régimes », « d’accompagner les changements de consommation » tels que le « rééquilibrage entre animal et végétal », en diminuant les importations et en favorisant les pratiques d’élevage les plus durables. En termes de gouvernance, le groupe de travail propose aussi de créer un « Conseil scientifique de l’agriculture et l’alimentation », placé a minima auprès des ministres de l’Agriculture et de la Recherche. Deuxième idée phare : favoriser la « dé-spécialisation » des territoires. Toutefois, les moyens pour l’atteindre ne font pas consensus, comme l’idée de quotas ou planchers par région.
Accent mis sur la formation continue
De son côté, le groupe de travail « Orientation et formation » propose un « objectif de cinq jours de formation continue annuels » pour tous les actifs agricoles. Prévu pour « au moins cinq ans de 2024 à 2031 », cet accent mis sur la formation continue vise à « faire face aux évolutions en cours ». Parmi les thématiques envisagées : les « transitions », les « changements de pratiques » (dont irrigation, hygiène, santé et sécurité au travail), ou encore le numérique et la gestion des ressources humaines. En tout, les parties prenantes du groupe « Formation » ont identifié et adopté 39 leviers, répartis en deux programmes ; le premier vise à « attirer et former plus de jeunes et d’actifs », le second à « transformer les formations » (contenus, modalités, accès). Elles proposent notamment de créer des nouveaux diplômes afin de « continuer un an de plus après le BTS » ou, pour les élèves hors du milieu agricole, de « se spécialiser rapidement vers un métier du vivant ». Autres propositions : la création d’un « service agricole » qui verrait les étudiants agricoles « assurer la promotion des métiers du vivant dans les écoles et les collèges », une « grande campagne pour inciter à la reconversion » dans l’agriculture, ou encore « changer le nom de l’enseignement agricole ».
L’installation
Au cœur du futur projet de loi, l’installation faisait l’objet d’un groupe de travail spécifique, qui a aussi rendu sa copie. Dix idées phares émergent de cette concertation : déploiement d’un droit à l’essai, réforme des groupements fonciers agricoles (GFA), fusion des Points accueil installation (PAI) avec les Points information transmission (PIT), ou encore élargissement de la dotation jeune agriculteur (DJA) aux plus de 40 ans, etc. Après ces trois synthèses nationales, le ministère publiera « dans les prochains jours » les rapports des « autres concertations » : la concertation régionale animée par les chambres d’agriculture, la consultation auprès de 2 500 jeunes de l’enseignement agricole, ainsi que celle auprès du grand public (44 000 contributions).