Aymar de Virieu, propriétaire du château de Pupetières à Châbons et organisateur de la Journée des plantes, les 26 et 27 septembre 2020.
« C'est un événement attendu »

La préfecture de l'Isère vous a donné le feu vert pour organiser la 9e édition de la Journée des plantes à Pupetières les 26 et 27 septembre 2020. Est-ce un soulagement ?

Nous avons la chance d'organiser une manifestation de taille intermédiaire, qui reçoit moins de 5 000 visiteurs dans le week-end et de façon perlée. Cette autorisation, délivrée par la préfecture de l'Isère, est une marque de confiance. De notre côté, nous avons une réputation à tenir et un engagement à respecter. Il nous importe de ne pas nous exposer à la critique. Pour cela, nous prendrons les mesures nécessaires. Toutes les caisses seront équipées de vitres, il y aura un sens de circulation et les gens ne pourront pas revenir en arrière. Nous ne voulons pas générer un cluster en Isère à cause de la Journée des plantes. Cela va coûter un peu plus cher en organisation, mais c'est bien pour l'image du lieu et de la région.

Commence s'annonce cette édition ?

Nous savons que nous aurons moins de monde que d'habitude car les gens ont des craintes. Mais nous aurons aussi moins d'exposants, ce qui est dans leur intérêt car ils travaillerons un peu plus. Nous ne savons pas par exemple, si les horticulteurs et les pépiniéristes belges pourront venir. Les exposants ont rencontré de grandes difficultés à cause de la crise sanitaire. Ils ont été obligés de jeter des plantes au printemps et de grandes manifestations ont été annulées. Ils sont tous très contents que la Journée des plantes se tienne à Pupetières. C'est un événement attendu. Le milieu des professionnels de la plante est très fermé et ils ne sont pas si nombreux à atteindre le niveau de ceux que l'on rencontre dans ce type d'événement.«»

Observez-vous des tendances chez les visiteurs ?

Il y a de plus en plus d'amateurs de plantes. A force de s'y intéresser, les gens adorent cela. Le problème, c'est que lorsqu'on rentre dans le milieu de la plante, cela peut devenir une passion. On imagine ce qu'on va faire avec la plante, où on va la placer... Cela requiert une certaine connaissance, mais on progresse vite. Pour ma part, dès que je vois un massif j'imagine déjà de quelle façon il se compose.

Le jardin du château a-t-il souffert de la sécheresse ?

C'est une calamité. Nous subissons la troisième année de sécheresse. Nous sommes obligés d'arroser les plantes et les parterres, mais le moins possible afin que les plantations ne s'habituent pas à l'eau. Sinon, elles ne font pas de racines. Les vieilles plantes sont habituées à la sécheresse. Elles ont des racines profondes, mais au bout de deux à trois semaines de grandes chaleurs, elles commencent à souffrir. Le stress n'est pas mauvais, mais il ne faut pas attendre non plus que les plantes meurent. Nous avons la chance d'avoir une source. Mais il y a beaucoup moins d'eau.

L'événementiel fait partie du modèle économique du château. Comment vivez-vous la crise Covid-19 ?

C'est une perte sèche à tous les niveaux. Cette saison, nous avons perdu 20 mariages sur 25, même si nous en avons récupéré un ou deux car nous accueillons des événements qui auraient dû se tenir dans des sites qui sont restés fermés. Nous les acceptons s'ils s'engagent à respecter les recommandations des règles sanitaires. Tout le secteur événementiel et patrimonial va souffrir en 2020 et c'est dramatique pour les traiteurs. Nous devrons puiser dans la trésorerie pour passer la crise.

Propos recueillis par Isabelle Doucet

La château de Pupetières est devenu le rendez-vous incontournable des professionnels du végétal à la fin septembre.

 

Programme des conférences de la Journée des plantes

Samedi 26 septembre :
- 14h15 : Jean Bruasse, mathématicien, « Le nombre d'or et les végétaux »
- 15h15 : Nicolas Gourney, consultant en écologie, « Orée, une loi pour votre jardin ; protéger, transmettre et défiscaliser »
- 16h30 : Pauline Renault, architecte paysagiste, « Arbustes et taille : comment entretenir et tailler les arbustes »
Dimanche 27 septembre :
- 14h15 : Pauline Renault, « Les plantes comestibles de nos jardins »
- 15h15 : Caroline Lup, association Si l'on sème, « Autonomie, six plantes pour tout faire »