Région

« Les villes devront se tourner vers les zones rurales »

Gilles Flandin, président de la Safer Auvergne-Rhône-Alpes, a annoncé les orientations stratégiques de la structure pour les années 2022-2028 ce 7 septembre à Revel-Tourdan, lors d'un repas précédant l'assemblée générale de la structure. Il s’agit pour les années à venir de répondre à trois enjeux.
 
Protéger les terres agricoles
 
Le programme pluriannuel d’activité de la Safer (PPAS) « se concentrera sur la préservation des ressources, une priorité en Isère, département dans lequel se trouvent plusieurs zones de captage prioritaire, notamment », explique Gilles Flandin. Le PPAS devra permettre à la Safer de travailler à « la question de la terre dans toutes ses dimensions, tout en protégeant l’agriculture et l’environnement », précise-t-il.
Pour cela, les collectivités ont fait remonter les points qu’elles estimaient à travailler à la Safer. Ces doléances concernent trois sujets : la pression foncière, très forte en Isère ; la cohabitation avec tous les usagers ; l’environnement, notamment au regard des zones de captage de l’eau. De cela ressort des propositions, qui pourront être concrétisées, comme « placer des exploitations agricoles en bio autour des zones de captage », précise David Gallifet, président du Comité technique de la Safer de l'Isère.
 
Médiation
 
Pour Damien Bonaimé, directeur général de la Safer Auvergne-Rhône-Alpes, la feuille de route 2022-2028 du PPAS répond à « un besoin d’orientation politique ». C’est pourquoi le plan a été élaboré à partir de 400 contributions dans la Région émanant de divers acteurs du monde agricole : collectivités, agriculteurs ou encore chasseurs.
« Nous avons rassemblé plusieurs stratégies sous trois axes principaux », explique Damien Bonaimé. « Nous devrons prévoir des ressources ainsi qu’une diversité de cultures dans le département, mais il faudra également prévenir une économie de territoire ainsi qu’une médiation des usagers et la capacité des territoires à répondre à un besoin résidentiel ».
En effet, en Isère, dans la Drôme et dans l’Ardèche, la consommation des terrains agricoles est plus importante dans l’optique de créer des espaces de loisir que dans celle de créer des routes. « 60% des disparitions de terrains agricoles sont liés à cela », précise le directeur général, « et il est donc très important pour la Safer de réussir à maintenir des baux agricoles ».
Parmi les thématiques qui devront être menées pendant la durée du PPAS, il faudra notamment compter sur le développement d’activités économiques touristiques, artisanales et commerciales, ou encore sur la contribution de l’organisme au renouvellement des générations agricoles.

Morgane Poulet