L’actu vue par Wali Nourestani
Les MFR de l'Isère ont la volonté d'accompagner les jeunes dans la réussite

Isabelle Brenguier
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Wali Nourestani, directeur de la Fédération départementale des MFR (1) de l’Isère, à l’occasion de sa récente prise de fonction, suite au départ à la retraite d’Alain Merlin

Les MFR de l'Isère ont la volonté d'accompagner les jeunes dans la réussite
Wali Nourestani est le nouveau directeur de la Fédération départementale des MFR de l’Isère.

Vous venez d’arriver en Isère. Quel est votre parcours ?

« Après des études universitaires, j’ai commencé ma carrière dans l’éducation nationale en enseignant pendant dix ans dans des collèges et des lycées de Haute-Marne. Puis, j’ai découvert le réseau MFR en devenant d’abord formateur, puis directeur dans différents établissements du Centre, de Haute-Vienne, et dans le Limousin. J’ai aussi effectué une mission intérimaire à la Fédération départementale des MFR de Gironde. Elle m’a fait prendre conscience que cette mission était bien différente de celle de directeur d’établissement. En tant que responsable de fédération, nous ne sommes pas en contact direct avec les élèves, mais nous mettons en œuvre toute la politique du réseau, nous accompagnons les associations, les directeurs, les présidents dans leurs projets, et nous effectuons un travail de représentation au sein des différences instances départementales.

Qu’est-ce qui vous a séduit dans l’enseignement dispensé par les MFR ?

Je trouve que ces centres de formation sous statut associatif et sous contrat avec l'État, nous permettent plus d’autonomie et de réactivité, et nous laissent davantage d’opportunités pour la mise en œuvre de projets. Notre objectif est de bien nous occuper des jeunes, de les faire grandir, de les responsabiliser, de les accompagner dans la réussite de leurs études et de leur vie. Quand on y parvient, nous sommes très satisfaits. Nous accueillons parfois des élèves qui ont connu des parcours compliqués, et une fois avec nous, quand on leur propose de faire autrement, ils réussissent leur entrée dans la vie active. Je crois qu’on sait les encourager, les valoriser, donner du sens à leur travail. Ce lien humain est très important.

Quelles singularités mettez-vous en œuvre ?

Nous sommes très attachés à les sensibiliser à la notion de développement durable, à l’environnement, au territoire dans lequel ils vivent, à leur faire prendre conscience de l’intérêt de prendre soin de soi, de son entourage, de la terre, de notre lien avec la nature et les animaux. Nous éveillons aussi leur citoyenneté, et grâce au projet d’Education au monde et aux autres, notre regard est aussi porté vers l’Europe et le monde. Aujourd’hui, nous ne sommes plus seuls, nous sommes interdépendants les uns des autres ; nous sommes dans un rythme mondialisé. C’est à nous de faire en sorte qu’il soit le meilleur possible, et que les jeunes disposent des clés nécessaires pour se construire leur propre vision des choses et faire leur propre expérience. Notre volonté n’est pas de leur donner des réponses toutes faites, mais de les aider à rencontrer différentes personnes, à réfléchir, à construire leur argumentaire, à prendre du recul.

L’alternance est un des piliers de la formation en MFR. Est-ce que cela demande une discipline particulière ?

L’alternance, ce n’est pas une baguette magique. Cela demande une fine organisation, de cultiver un lien étroit avec les familles, de travailler en collaboration avec les maîtres d’apprentissage. Cela demande aussi beaucoup d’engagement et d’autonomie aux jeunes, qui doivent réussir les transitions entre leur domicile, l’école, et l’entreprise.

La situation des établissements en milieu rural nécessite-t-elle une approche quelque peu différente ?

Il est vrai qu’en territoire urbain, les jeunes ont accès à davantage d’interactions qu’en milieu rural. C’est donc à l’école de jouer ce rôle de pédagogie de la rencontre, de façon à leur créer des opportunités pour découvrir d’autres milieux, pour voir les choses autrement.

Pourquoi faire le choix des MFR ?

Les élèves choisissent nos établissements pour mener à bien leur projet professionnel. C’est notre objectif de les aider à atteindre ce but et pour cela, nous mettons tout en œuvre pour créer un environnement favorable à cette réussite. Nous sommes aussi très à l’écoute des professionnels pour être à la pointe des évolutions en cours et notamment de celles de la technologie. Car c’est également un facteur important de réussite ».

Propos recueillis par Isabelle Brenguier

(1)   Maisons familiales et rurales