REGION
Recensement agricole 2020 : la région Auvergne-Rhône-Alpes suit la tendance nationale

A la suite de la présentation des chiffres nationaux par le ministre Julien Denormandie, Michel Sinoir, président de la Draaf Auvergne-Rhône-Alpes, a présenté les données en région. Avec des tendances très proches de celles observées à l’échelon national.  

Recensement agricole 2020 : la région Auvergne-Rhône-Alpes suit la tendance nationale
Si le nombre d'éleveurs est en baisse constante à chaque nouveau recensement agricole, l'élevage bovin reste encore la première production en Auvergne-Rhône-Alpes. ©Draaf Aura

Opération décennale menée à l’échelle de l’Union européenne depuis 1955, « le recensement agricole s’avère essentiel pour décider de politiques agricoles adaptées au mieux à la réalité du terrain », a expliqué Michel Sinoir, président de la Draaf Auvergne-Rhône-Alpes, en préambule de sa présentation des résultats du recensement régional le 10 décembre dernier. Si les données européennes et nationales sont essentielles, les données régionales présentées dans la foulée font émerger d’importantes disparités entre les territoires. Côté Auvergne-Rhône-Alpes, troisième région agricole française avec 48 500 exploitations en 2020, une baisse de 14 200 exploitations a été constatée entre 2010 et 2020. Cela représente la plus faible diminution depuis 1970 avec -2,5 % sur la dernière décennie contre -2,3 % en France métropolitaine. Malgré tout depuis 1970, notre région a perdu trois exploitations sur quatre.

51,9 % d’exploitations à spécialisation animale

Autre tendance marquée également au niveau régional : l’agrandissement des exploitations : en Auvergne-Rhône-Alpes, la surface agricole utile est de 59 ha contre 69 ha en France métropolitaine. Un agrandissement contenu à 2,5 % entre 2010 et 2020 en région, le deuxième plus faible total depuis la période 1979-1988. Côté emplois, la région Auvergne-Rhône-Alpes compte 75 700 équivalents temps plein (ETP) contre 89 400 en 2010 (-15 %), dont 25 % de femmes et 23 % de plus de 60 ans. Un rééquilibrage de taille est par ailleurs observé dans les exploitations. Comptant pour 33 % chacune, les micro (production brute standard inférieure à 25 000 euros) et petites entreprises (PBS comprise entre 25 000 et 100 000 euros) sont majoritaires dans notre région dans une proportion plus importante qu’en France métropolitaine, même si le nombre de grandes exploitations augmente encore. Terre d’élevage, Auvergne-Rhône-Alpes comptabilisait 51,9 % d’exploitations à spécialisation animale en 2020, un chiffre en baisse de 4 % entre 2010 et 2020 et de 58 % en élevage laitier. Quelque 18 200 exploitations sont aujourd’hui spécialisées dans l’élevage bovin contre 9 200 pour les grandes cultures, 5 400 pour les ovins, caprins et autres herbivores, 5 000 pour la polyculture et le polyélevage et 4 500 pour la viticulture. Au total, 71 % de la baisse du nombre d’exploitations concerne l’élevage.     

Transition agroécologique et professionnalisation

L’autre enseignement à retenir du recensement agricole 2020 en Auvergne-Rhône-Alpes est la poursuite de la transition agroécologique. Représentant 4 % des exploitations en 2010, le bio compte aujourd’hui pour 13 % des exploitations et même 17 % des petites exploitations en région. Dans le même temps, la part des exploitations sous autres signes officiels de qualité est passée de 25 à 30 % entre 2010 et 2020, essentiellement pour des moyennes (PBS entre 25 000 et 100 000 euros) et grandes exploitations (PBS supérieur à 250 000 euros). En plein essor, les circuits courts concernent désormais 30 % des exploitations régionales contre 23 % en 2010. Côté main d’œuvre, le travail familial reste lui majoritaire avec 76 % de la main d’œuvre totale. Les formes sociétaires ont également progressé de 20 % entre 2010 et 2020 de même que le niveau de diplôme des exploitants agricoles : 82 % d’entre eux ont aujourd’hui au moins le bac, signe d’une professionnalisation du secteur visible partout en France.

Pierre Garcia