Culture

Les musées Isérois seront en fête pendant les vacances de Noël

Leur programmation est éclectique ! Des expositions, des concerts, des spectacles, des films, des ateliers et même un escape game, il y en a pour tous les goûts et toutes les envies. Les musées départementaux rivalisent d’idées pour offrir de bons moments aux Isérois pendant les vacances de fin d’année. 

« Les voyages extraordinaires de Monsieur B »

Grâce au mobilier d’époque, aux partitions originales, aux correspondances, et aux instruments de musique ayant appartenu à Hector Berlioz, le musée éponyme, installé à La Côte-Saint-André dans la maison natale du compositeur, fait découvrir sa vie et l’ensemble de son œuvre. Des expositions temporaires permettant d’aborder d’autres facettes de la vie foisonnante et fantastique d’Hector Berlioz, sont régulièrement mises en place. 

Celle des « voyages extraordinaires de Monsieur B » est la dernière en date. Installée depuis début juillet, elle peut être visitée jusqu’à la fin des vacances de Noël. Elle est l’occasion de plonger dans l'histoire des transports et des avancées techniques du XIXème siècle et de revivre les nombreux voyages du chef d’orchestre.

« Le XIXème siècle connaît une véritable transformation des modes de déplacement qui bouleverse les habitudes des voyageurs grâce à la révolution industrielle et à de multiples innovations techniques. À l’aube du XIXe siècle, on voyage par nécessité. Les moyens de transport sont lents, onéreux et inconfortables. En quelques décennies, l’avènement de la vapeur et le développement des chemins de fer permettent aux voyageurs de parcourir le monde. Ainsi, dès 1849, Berlioz considère que « les voyages sur terre sont aujourd’hui si faciles » qu’ils sont nombreux à vouloir, comme lui, « voyager, courir et voir quelque chose de vraiment nouveau ».

Hector Berlioz est l’un des témoins privilégiés de cette évolution. Il quitte son Dauphiné natal en diligence afin de poursuivre ses études à Paris et débuter sa carrière de compositeur. « Une maladie de voyager » va dès lors le conduire à travers toute l’Europe afin de donner de nombreux concerts. Ces premiers voyages longs et éreintants se font essentiellement à pied, en voiliers ou en voitures hippomobiles. Pour rallier Saint-Pétersbourg à Moscou, il expérimente même un « terrible traîneau de fer » pour parcourir les terres enneigées de Russie.

Avec le développement des machines à vapeur, Berlioz peut rejoindre Lyon en huit heures en train en 1854 alors qu’il fallait trois jours de diligence en 1832. Il est aussi le témoin des progrès de la navigation maritime, la vapeur entraînant désormais les roues à aubes et les hélices des bateaux. Il se rend ainsi à maintes reprises à Londres et son fils Louis, capitaine au long cours, voguera par le monde sur de nombreux bâtiments. C’est cette fabuleuse histoire qui mêle science, technique, histoire et géographie que cette nouvelle exposition temporaire souhaite faire revivre.

Elle permet aux visiteurs de redécouvrir la naissance de ces moyens de transport », explique, en passionné, Antoine Troncy, directeur du musée Hector Berlioz.

Les voyages sous toutes leurs formes

Pour accompagner cette exposition, l’équipe du musée a construit tout un programme d’animation qui permettra aux familles de venir la comprendre de façon plus approfondie. Grâce à la diffusion de films reprenant l’œuvre de Jules Vernes, qui a vécu à la même époque et a été confronté aux mêmes problématiques (« Vingt mille lieues sous les mers » et « Le tour du monde en 80 jours »), et grâce à des ateliers créatifs dans lesquels les voyages sont déclinés sous toutes leurs formes (« Un fabuleux carnet de voyages », « Mon petit théâtre d’ombres », « Voyage en terre cuite inconnue », « Locomotion en réduction », « Fabrique ton instrument de poche », la création d’un jeu de l’oie), les visiteurs, en particulier les enfants, pourront s’immerger dans cette exposition de manière plus ludique.

Les responsables du musée ont l’habitude de préparer ces ateliers pendant les vacances scolaires et Antoine Troncy le reconnaît : « Ils sont souvent complets. Il faut s’y prendre à l’avance pour réserver ». 

« Chartreuses. Dans le silence et la solitude »

La programmation des dix autres musées départementaux n’est pas en reste. Eux aussi veulent profiter des vacances de fin d’année pour faire découvrir leurs œuvres de façon différente. 

A l’image du musée de l’Ancien Évêché, installé dans l'ancien palais des évêques au cœur du centre historique de Grenoble, qui propose à partir du 17 décembre une toute nouvelle exposition intitulée « Chartreuses. Dans le silence et la solitude » permettant de découvrir 31 peintures monumentales. Ces œuvres font partie d’une collection de 79 peintures représentant des monastères de l’ordre en Europe du XVIIe au XIXe siècle, appelées également « Cartes de chartreuse ».

« Classé au titre des Monuments historiques, cet ensemble, propriété du monastère de la Grande Chartreuse a vocation à faire découvrir au public la beauté de ces œuvres et de lui permettre de mesurer leur apport essentiel à la connaissance de l’histoire de l’ordre », indique ainsi l’équipe du musée, qui s’est aussi employée à préparer autour de cette exposition, une programmation pour les vacances. Elle intègre un escape game pour découvrir l’ancien palais des évêques et son histoire, un atelier de création de cartes « Pop-up » mêlant architecture et paysage, et un autre de création de vitraux permettant d’appréhender la cathédrale Notre-Dame de Grenoble et l’église Saint-Hugues de Chartreuse.

« Egyptomania »

Au musée Dauphinois de Grenoble, c’est l’Égypte qui est mise à l’honneur grâce à l’exposition « Egyptomania » que l’on peut voir jusqu’au 27 novembre 2023. « Réalisée dans le cadre du bicentenaire du déchiffrement des hiéroglyphes : « Champollion, la passion de l’Égypte en Isère / 1822 – 2022 » porté par le Département, l’exposition aborde les raisons et les mécanismes qui motivent le recours aux symboles de l’Égypte ancienne, à l’échelle de l’individu, des communautés et, plus largement, de la société. Son parcours est composé de plus de quatre cents documents et objets originaux issus des collections de Jean-Marcel Humbert, conservateur général honoraire du patrimoine », précise les responsables du musée Dauphinois.

Cette exposition a elle aussi servi de supports à la création d’un programme original pour les vacances. Les spectateurs du « Contes des 9 continents » de Praline Gay-Para pourront entendre des histoires sur l’eau, les femmes, la gourmandise, le voyage… et profiter différemment de l’Égypte. Et grâce à un atelier de création de planches de bandes dessinées, les enfants pourront également s’immerger de façon ludique et imagée dans l’univers égyptien. 

Du côté de Saint-Pierre-de-Chartreuse et de son Musée Arcabas, il y aura aussi des choses à écouter, à voir et à faire. Entre un concert de Noël, la visite du musée, l’exposition temporaire « Les abstraits d’Arcabas » et un atelier de peinture sur toile de jute, gageons qu’il n’y aura pas de place pour l’ennui entre des descentes à skis ou en luge et autres balades dans les forêts ou alpages enneigés. 

Isabelle Brenguier