TRANSMISSION
SNFM : l’évaluation de l’exploitation au cœur des débats

La Section nationale des fermiers et métayers de la FNSEA (SNFM) organisait le 9 septembre son 73e congrès à Paris. Les débats ont notamment porté sur la transmission des exploitations avec la nécessité de s’accorder sur la valeur de l’exploitation. 

SNFM : l’évaluation de l’exploitation au cœur des débats
Le preneur doit se garantir un revenu minimum de 2 000 euros net par mois pour pouvoir reprendre, estime le consultant Frédéric Richard. ©Fotolia

« Une juste valeur pour une transmission réussie ». Tel était le débat central de la table-ronde qui a animé le 73e congrès de la SNFM. En règle générale, les agriculteurs cédants ne sont pas seuls à évaluer leur exploitation et s’appuient sur leur centre de gestion. Mais malgré l’expertise des conseillers, la problématique est complexe et peut reposer sur deux méthodes d’évaluation : la valeur patrimoniale ou la valeur économique. Dans la première hypothèse, faut-il intégrer les bâtiments, les matériels, les animaux, les parts sociales et les éléments incorporels ? Dans la seconde, faut-il intégrer l’excédent brut d’exploitation (EBE) simple, corrigé, capitalisé ou théorique ? Au-delà de ces considérations techniques, les intervenants ont souligné la nécessité de panacher les méthodes. « Cela donne une fourchette et une base sur laquelle cédant et preneur peuvent arbitrer. Il est complexe de fixer les paramètres objectifs qui vont déterminer la valeur réelle de l’exploitation », a indiqué Marie-Ange Lestuvée, responsable fiscale en centre comptable. 

Anticipation et dialogue 

Pour le consultant Frédéric Richard, cette évaluation patrimoniale ou économique doit tenir compte des facteurs techniques, humains et financiers. « Il faut connaître le projet de vie du preneur qui doit « pouvoir se fixer des objectifs de rémunération », a-t-il affirmé. « Le preneur doit se garantir un revenu de 2 000 euros net par mois car ce n’est pas à son conjoint qui travaille à l’extérieur de financer l’exploitation. En deçà de cette somme, ce n’est pas la peine de reprendre », a-t-il tranché. Pour Marie-Ange Lestuvée, il est clair que « le cédant privilégiera plus facilement la valeur patrimoniale quand le preneur favorisera la méthode économique ». Guy Caillault, agriculteur retraité et administrateur de la SNFM, a nuancé, estimant que les productions rentraient en ligne de compte et qu’il ne faut pas « brader l’exploitation ». Tous se sont accordés sur la nécessité de préparer la cession le plus tôt possible pour le cédant mais le plus tard possible pour le preneur. « Il faut bien dialoguer entre le cédant et le preneur et il faut informer les futurs agriculteurs sur les risques encourus », a conclu Adrien Dubail, jeune agriculteur dans le Doubs.

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