Lundi 16 décembre, les représentants agricoles issus du syndicalisme majoritaire n’ont pas siégé autour de la table du Groupe national loup. Ils dénoncent un manque de transparence et de considération.
Ce lundi16 décembre matin des chaises sont restées vides autour de la table des discussions du groupe national loup (GNL) qui se tenait à la préfecture d’Auvergne-Rhône-Alpes à Lyon. Samedi 14 décembre, plusieurs organisations professionnelles agricoles (OPA) conduites par la FNSEA, Jeunes Agriculteurs et les chambres d’agriculture* ont informé qu’ils ne siégeraient pas. Une information parvenue de la même manière que l’estimation de l’effectif lupin en France la veille… par voie de presse. Tous regrettent « que la préfète coordinatrice du Plan loup privilégie les médias aux organisations membres du GNL. Une telle méthode mine la confiance que nous nous sommes attachés à bâtir ». « La communication sur le nombre de loups en France a été faite dans les journaux avant même la tenue du GNL, c’est inadmissible, tonne Bernard Mogenet, responsable loups à la FNSEA. Nous déplorons ce manque de transparence et sommes excédés de ce manque de considération. »
1013 loups en France
Au-delà de la méthode de communication employée, les responsables agricoles dénoncent l’effectif annoncé. Selon la nouvelle méthode de comptage adoptée et annoncée dans le plan loup 2024-2029 « plus fine et proche de la réalité » selon la préfecture d’Auvergne-Rhône-Alpes, il y aurait 1013 loups en France, avec un taux de confiance de 95 %. La préfecture a en outre précisé que les attaques de loup ont augmenté de 4,6 % au niveau national avec pour conséquence une hausse des victimes de 10,6 %, principalement dans les territoires où le loup est nouvellement présent. Près de 7,5 % des attaques ont touché des élevages bovins. Conséquence directe de ce nouveau comptage, seuls 192 loups pourront être tués en 2025. En effet, le taux de prélèvement a été fixé à 19 % et ne sera pas modifié. Rappelons que le seuil de viabilité de l’espace a été fixé à 500 individus.
« Les signalements ont augmenté de 4 % et le nombre de victimes de 10 %. On nous annonce un effectif à 1 013 loups. C’est incohérent avec ce que nous vivons sur les territoires. Nous avons besoin d’explications, de transparence », poursuit l’éleveur de Haute-Savoie. « Ces pratiques traduisent un manque de considération inacceptable des représentants professionnels agricoles alors même que la question de la méthode de comptage était à l’ordre du jour », ajoute le communiqué de presse des organisations professionnelles agricoles.
Actuagri et Marie-Cécile Seigle-Buyat
* auxquelles s’ajoutent la FNB (bovins), la FNC (cheval), la FNEC (chèvres), la FNPL (lait) et la FNO (ovins)