Scolarité
L'école à la campagne

Morgane Poulet
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Les rencontres Made in Viande reprennent, du 11 au 18 mai. En Isère, la FDSEA s’est associée à l’événement en organisant une visite à Moissieu-sur-Dolon, dans l’exploitation de Gaëtan Cuzin, pour des élèves d'école primaire.

L'école à la campagne
Gaëtan Cuzin a fait visiter son exploitation aux classes de CM1 et de CM2 de l'école primaire de La Chapelle-de-Surieu.

Les rencontres Made in Viande se déroulent pour la septième année, du 11 au 18 mai. En Isère, avec l’aide de la FDSEA, une sortie pédagogique pour les classes de CM1 et de CM2 de La Chapelle-de-Surieu a été organisée au sein de l’élevage de Gaëtan Cuzin, à Moissieu-sur-Dolon. L’occasion pour leurs enseignants de leur faire découvrir le monde rural, à la fois si proche et si éloigné d’eux.

Pédagogie

Installé depuis 2018 à Moissieu-sur-Dolon en élevage de vaches à viande, en agriculture biologique, Gaëtan Cuzin participe pour la première fois aux rencontres Made in Viande. L’objectif : donner un aperçu de la vie d’un agriculteur. Pour cela, l’éleveur a tâché de faire faire le tour de son exploitation aux élèves afin de leur expliquer en quoi son travail consiste.
Au rendez-vous, beaucoup de pédagogie pour montrer aux enfants d’où vient la viande qu’ils consomment. C’est avec des mots simples, et après leur avoir fait nourrir une partie du cheptel, qu’il leur explique que les futures mères sont « gardées » et que ce sont les mâles qui « sont engraissés ».
Mais aussi des activités ludiques pour, mine de rien, engranger de nombreuses informations. C’est ainsi que les élèves ont appris, tout en déroulant de petites bottes de paille pour constituer la litière des vaches, que la paille utilisée par l’agriculteur venait de Camargue. « J’utilise de la paille de riz car elle permet aux vaches de mieux ruminer que la paille de blé », leur explique Gaëtan Cuzin. « Mais j’en utilise également parce que je broie ma paille de blé, je n’en ai donc plus de disponible. En Camargue, les agriculteurs ne savent pas quoi faire de leur paille de riz, qui constitue plus un problème qu’autre chose. Je l’utilise donc et c’est très rentable, car pour une quinzaine de bottes utilisées par semaine, je dépense environ 30 euros. »
Et si ces découvertes ont su intéresser les Chapelains, elles ont aussi pour Gaëtan un réel intérêt, car elles lui permettent de montrer les réalités du travail à la ferme, loin des idées reçues. « Pour les prochaines fois, il pourrait être intéressant de poursuivre la journée autour d’un repas partagé à base de viande de mon exploitation », ajoute-t-il.

Découverte

Derrière cette sortie, Rachel Manin, enseignante à La Chapelle-de-Surieu, souhaite faire découvrir le territoire rural à ses classes de CM1 et de CM2. « Ils évoluent dans ce monde et pourtant, ils le connaissent très mal », explique-t-elle.
Il s’agit pour elle de montrer aux élèves la complexité du monde agricole, de leur faire voir différents métiers gravitant autour, de leur permettre d’interagir avec les animaux et avec la technologie. « Ils adorent ce genre de sortie car ils peuvent toucher les choses, manipuler, voir de leurs propres yeux et ils sont dehors », ajoute l’enseignante.
Pour elle, les rencontres Made in Viande sont « intéressantes car elles permettent de déculpabiliser ». Elle désire en effet montrer aux élèves et à leurs parents que manger de la viande n’est pas synonyme de maltraitance animale. « La consommation carnée est presque devenue un tabou. Or, j’aimerais que les enfants voient que dans leur environnement proche, les animaux sortent, sont bien traités… Qu’ils voient que le bien-être animal existe, même dans une exploitation de vaches à viande. »
Elle insiste également sur le fait qu’elle souhaite faire découvrir à ses élèves le patrimoine alimentaire local. « Cela est d’autant plus important pour des enfants de plus en plus confrontés à un monde fait de télévision et de console de jeux », ajoute-t-elle.

Morgane Poulet