Congrès des maires
Le climat au cœur du congrès des maires isérois
Le 15 octobre, la commune de Saint-Savin accueillera le 64e Congrès des maires de l’Isère portant sur la loi « Climat et Résilience ».
Le 15 octobre, Saint-Savin accueillera le 64e Congrès des maires de l’Isère (AMI). La commune se prépare déjà à accueillir environ 1 500 visiteurs et 85 exposants pour discuter d’une thématique environnementale, notamment lors d’une table-ronde.
La ZAN dans le viseur
Comme chaque année, un thème est retenu pour animer le congrès. Cette fois, il s’agira pour les maires isérois de discuter de la loi « Climat et Résilience », et, notamment, d’aborder le sujet de la Zéro artificialisation nette (ZAN). « Ce n’est pas toujours très clair et ce sera donc l’occasion d’obtenir des réponses », constate Christian Coigné, vice-président de l’AMI.
« Peut-être que l’État nous donnera des clefs de compréhension et d’application des textes, ajoute Jean Papadopulo, président de la Communauté d’agglomération porte de l’Isère (Capi), que le Préfet nous expliquera comment nous y prendre lors de ce congrès ».
Car les points d’interrogation sont nombreux, notamment dans le territoire de la Capi. La démarche ZAN prévoit une reconstruction sur des friches, « mais il n’y en a pas ici car il y avait peu d’industries, c’est l’exploitation du maïs qui a fait vivre le secteur, il n’est donc pas possible de recoloniser des friches », tonne Jean Papadopulo. Qui plus est, les constructions de logements dans le secteur sont difficiles à effectuer en raison d’aménagements du TGV ou encore de fouilles archéologiques.
Pour Christian Coigné, vice-président de l’AMI, il y a un conflit d’intérêt entre les différents usagers du territoire. Les agriculteurs ont plus que jamais besoin de terrains, notamment pour s’installer, quand l’État pousse les communes à construire des logements. Ces acteurs sont trop souvent opposés « depuis la loi SRU*, précise-t-il, la densification n’est pas la bonne forme urbaine à obtenir pour que les citoyens vivent ensemble. »
Une démarche qui suscite donc les interrogations et les « incohérences », pour Jean Papadopulo, comme en ce qui concerne les « espaces de fraîcheur », qui doivent lutter contre la chaleur liée à la bétonnisation des villes. « Pour créer ces espaces, il faut planter, mais ensuite, on ne peut pas arroser donc tout fane, explique-t-il, ce qui crée des interrogations de la part des communes ».
« Nous attendons de ce congrès des clarifications, ajoute Fabien Durand, maire de Saint-Savin, car nous croyons beaucoup en la valeur de notre territoire et nous ne souhaitons pas mettre en concurrence l’économie, l’urbanisme et l’agriculture. Nous sommes là pour défendre les intérêts de tous. »
Morgane Poulet
* Loi Solidarité et renouvellement urbain, promulguée en 2000. Elle a modifié en profondeur le droit de l’urbanisme et du logement en France.
Zéro artificialisation nette pour 2050
La démarche Zéro artificialisation nette (ZAN) consiste à réduire le plus possible l'extension des villes en limitant les constructions sur des espaces naturels ou agricoles et en compensant l'urbanisation par une plus grande place accordée à la nature dans la ville.
L’objectif ZAN est fixé pour 2050 et demande aux territoires, communes, départements et régions de réduire de 50 % leur rythme d’artificialisation ainsi que la consommation des espaces naturels, agricoles et forestiers d’ici 2030 par rapport à la consommation mesurée entre 2011 et 2020.
La mobilisation des surfaces déjà artificialisées (densification, utilisation des locaux vacants et des friches) est encouragée. La loi « Climat et Résilience » mettent en place de nouveaux leviers pour optimiser l’usage des gisements fonciers artificialisés. La démarche ZAN permet notamment de déroger aux règles du PLU en matière de densité ou de nouveaux pouvoirs pour mettre en demeure les propriétaires de zones d’activités économiques obsolescentes de remettre en état leur bien.