Une Rand’eau agricole, organisée par la Chambre d’agriculture de l’Isère dans le territoire de la Bièvre, aura pour objectif de sensibiliser la population aux problématiques agricoles liées à l’eau.
Afin de communiquer sur les pratiques agricoles en zone de captage prioritaire d’eau potable, Bièvre Isère Communauté, la commune du Mottier ainsi que la Chambre d’agriculture de l’Isère organisent le 2 octobre une « Rand’eau agricole » de 3,6 km à travers quelques exploitations du Mottier.
Pour les quatre agriculteurs participant à l’événement, il s’agit de présenter leur activité et de répondre en toute transparence aux questions qui leur seront posées pour réduire la fracture entre le monde agricole et les citoyens.
Engagements
Etienne Albert, Thierry Barbier, David Ferrand et Valérie Gonon, quatre éleveurs bovins du Mottier, souhaitent exposer aux visiteurs les réalités de leur métier dans cette zone bien spécifique qu’est la zone de captage prioritaire du Mottier. Cela dans le but de lutter contre les attaques envers le monde agricole et de montrer les efforts engagés par le monde agricole en faveur de l’environnement.
« Par le biais de trois ateliers, ils présenteront aux visiteurs la richesse de l’agriculture locale mais aussi et surtout, les actions des agriculteurs en faveur de l’environnement et de la protection de la ressource en eau potable », ajoute Gaëlle Aubert, conseillère agronomie environnement à la Chambre d’agriculture de l’Isère.
Idées reçues
Pour Valérie Gonon, éleveuse de bovins lait à l’Earl des Trois hameaux, le cœur de cette rencontre devra se concentrer sur le rapport entre la zone de captage et le fonctionnement de son exploitation. « Nous sommes dans une zone de captage prioritaire et cela a eu une influence sur notre installation, mais aussi sur la création de la fromagerie », explique-t-elle.
Mais il s’agit également d’expliquer leurs choix quant au mode d’élevage choisi. « Si je ne suis pas en bio, je pratique tout de même une agriculture raisonnée, dans laquelle je crois, je prends en compte certains aspects environnementaux et je fais au mieux, mais je ne suis pas en bio car j’estime que derrière cette démarche, il y a plein d’impacts, et nous ne sommes pas convaincus par cela », précise-t-elle.
Elle ajoute : « Et le bio est aujourd’hui payé presque au même prix que le conventionnel. »
« L’élevage a des bénéfices multiples »
« Il nous est régulièrement reproché de cultiver du maïs alors que cela consomme de l’eau », explique David Ferrand, « mais c’est une bonne culture pour les rotations, le maïs est également nécessaire pour l’équilibre des rations animales et généralement, nous n’avons pas à l’irriguer car il pousse les pieds dans l’eau ».
Un atelier portant sur l’aire de lavage du Mottier sera également proposé aux visiteurs. David Ferrand, qui animera ce dernier, souhaite porter à la connaissance de tous qu’il ne s’agit pas d’un lieu dangereux : « L’aire de lavage agit dans une optique de protection des cultures et de réduction des pesticides. »
Il faut aussi, selon eux, rassurer sur le fait qu’il n’y a pas de risque lié aux produits utilisés. « Ce sera aussi l’occasion de rappeler que nous ne désherbons pas systématiquement mais en fonction de nos besoins », glisse Thierry Barbier, qui accueillera le dernier atelier dans son exploitation.
Ce dernier souhaite rappeler que « l’élevage a des bénéfices multiples au sujet de la qualité de l’eau ». Il est notamment très utile pour l’agriculteur souhaitant faire une transition vers le bio, ou encore pour le captage ou les couverts végétaux, « car les déjections des animaux rejettent de l'azote et donc de l'engrias, par exemple ».
« Il ne faudrait pas oublier que le passage en agriculture biologique est facilité par l’autonomie alimentaire, fortement liée à l’élevage », souligne-t-il, « d’autant plus que l’élevage permet une rotation des cultures ».
