« Des subventions publiques en hausse, mais des éleveurs de bovins viande qui s’appauvrissent » : ce cruel constat est tiré d’un rapport de la Fondation pour la nature et l’homme (FNH) publié le 24 septembre. L’association y note que les subventions de la Pac perçues par les éleveurs allaitants ont « connu une forte tendance à la hausse » durant la dernière décennie (+ 21,5 % entre 2010 et 2021). Ces exploitations sont d’ailleurs « les plus soutenues financièrement » par la Pac, avec en moyenne 50 302 € d’aides par exploitation en 2020 (contre 33 618 € pour les autres productions). Mais le revenu courant avant impôt par unité de travail non salarié (RCAI/UTANS) a, lui, fondu de 17,8 %. Parmi les explications, la Fondation remarque une « baisse des prix de vente entre 1988 et 2018, mais surtout un manque de rentabilité du modèle allaitant » sur le long terme. Entre 2000 et 2020, les éleveurs ont lourdement investi pour augmenter leur productivité, faisant « le pari d’économies d’échelle qui n’ont jamais eu lieu ». Résultat : des coûts de production élevés, systématiquement inférieurs aux prix payés aux éleveurs. En « quasi-monopole, selon la FNH, le maillon abattage-découpe capte indirectement les aides publiques ».
YG