Au Sommet de l’élevage, Michel Barnier s’est exprimé pour la première fois sur le loup en tant que Premier ministre, se montrant attentif aux demandes des représentants professionnels.
En visite au Sommet de l’élevage le 4 octobre, Michel Barnier s’est montré attentif aux demandes des représentants d’éleveurs. Pas de réelle annonce, mais une confirmation de la mesure prévue dans le nouveau Plan loup : l’estimation de la population lupine est désormais communiquée une fois par an (au lieu de deux), en fin d’année. Ce chiffre sert alors de base au plafond de tirs de l’année suivante (19 % de la population). Une réunion du Comité national du loup mi-décembre « va confirmer l’évaluation du nombre de loups dans le pays, voir les dégâts qui ont été faits. Et je pense que c’est un moment clé pour augmenter la capacité de prélèvement », a déclaré Michel Barnier. Et d’évoquer « les dégâts que fait le loup sur beaucoup d’exploitations, en cassant le moral des éleveurs ». Fin mai, le dernier comptage faisait état de 1 003 loups en sortie d’hiver 2023-2024, soit un recul de 9 % en un an. Du côté des dégâts, selon le dernier bilan au 31 juillet, la France déplorait 1 884 attaques (+ 7 % en un an) et 5 648 victimes (+ 15 %).
Encore trois États membres à convaincre
Par ailleurs, Michel Barnier a aussi salué, le fait qu’il y avait « un mouvement vers moins d’idéologie et plus de pragmatisme au niveau européen ». Une réaction au vote des États membres de l’UE le 25 septembre en faveur de l’abaissement du niveau de protection du loup de « protection stricte » à « protection simple ». « Une étape importante a été franchie à Bruxelles », s’est félicitée de son côté Annie Genevard au Sénat le 8 octobre. « Franchement, c’était inespéré, s’est-elle amusée. La veille, j’avais fait le décompte des pays, je ne pensais pas que le résultat serait celui-là. » Prochaine étape : une modification de la Convention de Berne, que la ministre de l’Agriculture a « bon espoir de voir aboutir, car l’Europe dispose de la majorité qualifiée » dans cette instance. Il faudra ensuite modifier la directive Habitats de l’UE, cette fois à l’unanimité en Conseil des ministres de l’Environnement. « Trois pays - l’Espagne, le Portugal et l’Irlande- sont opposés à ce jour », indique la ministre. Et de prévenir : « Il faudra faire un gros travail auprès nos partenaires pour aller au bout du processus ».