VITICULTURE
La filière pépinière viticole prête à répondre aux enjeux de demain

La fédération régionale de la pépinière viticole (FRPV) a tenu le 10 décembre dernier son assemblée générale à Albertville (Savoie). L’occasion pour la filière d’évoquer les enjeux de demain.

La filière pépinière viticole prête à répondre aux enjeux de demain
: Pierre Denis Tourette, secrétaire général de la fédération régionale de la pépinière viticole (FRPV).

Cette année 2021 se termine sur une bonne note pour la fédération régionale de la pépinière viticole (FRPV) qui a gravi la deuxième marche du podium national. Avec 43 millions (M) de plants greffés produits en 2021, Auvergne-Rhône-Alpes se démarque comme étant la deuxième région productrice de plants en France. Une aubaine quand on sait que la France est la première pépinière au monde grâce aux multiples acteurs et centres de recherche locaux qui permettent de répondre tant aux niveaux génétique et sanitaire qu’aux spécificités de la viticulture locale. « Nous avons un bassin assez jeune et dynamique, surtout en Savoie, avec des reprises d’exploitations », se satisfait Pierre Denis Tourette, secrétaire général de la FRPV. Malgré tout, quelques ombres viennent noircir le tableau. « En un an, nous avons perdu 9 % de professionnels. Nous suivons le schéma agricole : non-renouvellement des générations et extrême complexification de notre métier au niveau administratif », poursuit-il. Une situation qui contribue à l’épuisement de la filière, avec des tailles d’entreprises qui deviennent critiques pour pouvoir s’en sortir. « Nous perdons un tissu économique qui fait la force même de notre pépinière. Nous nous devons d’être présents au cœur des différents vignobles pour assurer un service de proximité et répondre aux demandes de nos clients », prévient Pierre Denis Tourette. Avant d’ajouter : « Malgré un marché viticole un peu chahuté, les besoins en plants de vigne sont là, et il nous faut assurer les volumes. Nous allons encore être sur une année en déficit au niveau de la disponibilité en plants de vignes. Les viticulteurs, malgré des difficultés commerciales pour certains, continuent d’investir dans leurs vignobles. Il faut donc que la pépinière réponde à la demande, sous peine de devoir importer ».

Un plan de compétitivité vert

Autre point noir au tableau, l’augmentation moyenne de + 26 % du coût des matières premières (paraffine, paillage plastique, film de goutte-à-goutte). « Les coûts de production entraîneront forcément une majoration du tarif du plant de vigne », regrette le secrétaire général.
Quant aux enjeux à venir, Pierre Denis Tourette évoque notamment le plan de compétitivité CAP2030 où des actions sont mises en place pour répondre aux défis d’adaptation de l’offre variétale : « c’est un véritable enjeu pour la réduction des intrants, au même titre que la rénovation des pulvérisateurs ou une meilleure connaissance des cycles des maladies du mildiou. Techniquement, nous sommes prêts. Nous avons des variétés résistantes avec des qualités au rendez-vous. Maintenant, ce sont les vignerons qui décident ce qu’ils veulent planter, ce qu’ils sont aptes à vendre ». D’autres ambitions sont énoncées : l’accompagnement vers de nouvelles techniques de production avec notamment l’officialisation d’un futur plan bio, l’investissement d’outils de travail du sol de précision et le développement du matériel végétal pour bénéficier d’une cadence de renouvellement des vignes mères suffisante. « Les aides de la Région ont déjà permis d’accompagner des investissements de la pépinière à hauteur de 5 M€ sur ces cinq dernières années », conclut le secrétaire général.

Amandine Priolet