La FNSEA et le réseau des chambres d’agriculture pourraient présenter, chacun de leur côté, leur propre plateforme de propositions dans le cadre des élections européennes.
En vue des élections européennes qui doivent se tenir début juin, la FNSEA présentera, comme lors de précédents scrutins, une plateforme de propositions, avec notamment pour objectif de « conserver des eurodéputés spécialistes des questions agricoles », a déclaré Arnaud Rousseau le président du syndicat lors d’une conférence de presse le 10 janvier. « La France élira 81 eurodéputés. Aujourd’hui, nous avons six à sept députés engagés sur l’agriculture, pour 30 % du budget européen », a-t-il poursuivi. « Pour nous, l’objectif est de conserver des spécialistes, des connaisseurs du secteur agricole », sans regard sur leur étiquette politique. Les propositions du syndicat seront détaillées à l’occasion du prochain congrès de la FNSEA, à Dunkerque au mois de mars. Lors des dernières élections européennes de 2021, la FNSEA avait présenté un « manifeste pour des ruralités vivantes » signé par une trentaine d’organisations. Il incluait des élus, ou des acteurs économiques actifs dans les zones rurales, notamment des organisations des filières agricoles (JA, Ania, Snia, Allice, FC2A, FNEDT). Mais aussi la Fédération nationale des chasseurs (FNC). En décembre, le patron de la FNC, Willy Schraen a présenté sa liste Alliance rurale, dénonçant des « élites déconnectées de la vraie vie », les « technocrates » ou encore les « ayatollahs de l’écologie ».
« Sur nos sujets »
En 2019, les chambres d’agriculture avaient co-signé le manifeste de la FNSEA. Elles n’ont pas précisé si elles avaient l’intention de le faire lors des européennes de 2024. Toutefois, elles pourraient porter leur propre « plateforme », a annoncé le président de Chambres d’agriculture France, Sébastien Windsor, lors d’une conférence de presse le 10 janvier, organisée à l’occasion du centenaire du réseau consulaire : « Nous allons nous préparer à faire une plateforme, notamment sur nos sujets, tels que l’accompagnement des agriculteurs. Elle sera probablement différente de la plateforme syndicale, qui devrait être plus axée sur le revenu. » Depuis son élection en 2020 à la tête du réseau consulaire, Sébastien Windsor s’efforce de délimiter un périmètre entre sa fonction d’élu aux chambres d’agriculture et le syndicalisme majoritaire, dont il est issu. Il circonscrit, davantage qu’auparavant, ses expressions publiques sur les prérogatives des chambres d’agriculture (agronomie, conseil…). En conférence de presse le 10 janvier, il a notamment refusé de s’exprimer sur le projet de réforme du financement des syndicats agricoles.