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En Isère, avec les Societal Angels, la lutte contre la précarité alimentaire s’organise

Il y en a en Isère des idées et du dynamisme pour lutter contre la précarité alimentaire. C’est le constat qui a été fait à l’issue de la remise des dotations aux associations lauréates de l’appel à projets « Prekalim », porté par Sociétal Angels, le jeudi 23 février à Saint-Martin-d’Hères. L’objectif de l’association est pour le moins ambitieux. Il consiste à faire de l’Isère le premier territoire de bien-être alimentaire de France.

L’alliance de la culture et des cultures

« 22 associations ont candidaté à cet appel à projets qui a duré du 30 octobre au 15 janvier dernier et quatre ont été sélectionnées. Même si cela a été très difficile de faire un choix, nous nous sommes attachés à considérer ce que leur mise en œuvre pourrait apporter à notre territoire », indique Patrick Mérigot, président et fondateur de l’association et du fonds de dotation Societal Angels.

Le président de l’association l’a concédé. Leur premier choix – le prix impact - peut paraître surprenant. Mais ils l’assument. S’il n’est pas directement lié à l’agro-alimentation, ils ont été séduits par l’alliance de la culture et des cultures qu’il propose.

« Avec notre projet intitulé « 2kg de culture », notre idée est de combiner la culture et la solidarité. Nous proposons aux spectateurs d’accéder gratuitement à des spectacles en apportant en contrepartie deux kilos de denrées alimentaires non périssables qui seront remises à la Banque alimentaire, chargée de les distribuer aux plus démunis. Pour aller plus loin, nous avons créé un site Internet permettant d’acheter des légumes de saison à l’association ReColTer. Tous les 250 kilos d’achat, une livraison est également faite à la Banque alimentaire », précise Dan Arama, le fondateur de ce projet.

Le chèque de 15 000 euros qu’il s’est vu remettre va lui permettre d’embaucher une personne pour développer l’initiative dans tout le département, puis dans les 13 départements de la région Auvergne-Rhône-Alpes.

Vente de produits alimentaires à tarifs différenciés

Le second prix – le prix collaboratif d’une valeur de 9 000 euros – a été remis à l’association Point d’eau, un accueil de jour pour les personnes en situation de précarité sociale ou sans domicile fixe, qui a investi dans un food truck qui distribuera des soupes hivernales et des fruits et légumes.

« Notre projet est de montrer que même quand on est à la rue, il est possible de manger des produits de qualité. Nous voulons permettre aux personnes en précarité d’accéder à une alimentation saine gratuitement. Ces produits sont des surplus qui me sont offerts. Il est hors de question que je les fasse payer, même de façon symbolique », souligne Akim Slaimi, à l’origine de ce projet « Sur les routes d’un monde gourmand ». Le food truck sera présent à la gare de Grenoble ainsi que dans le campus de Saint-Martin-d’Hères, puisqu’il a aussi obtenu l’agrément nécessaire pour y être présent et offrir des repas aux étudiants les plus précaires.

Le troisième prix qui comprend une dotation de 6 000 euros, a été attribué à l’association du Réseau des Amap (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne) de l’Isère pour la création d’un dispositif de distribution de paniers solidaires. Mis en œuvre depuis fin 2020, en partenariat avec la Caf (Caisse d’allocations familiales) et la MSA (Mutualité sociale agricole), il consiste à permettre l’accès à des familles en situation de précarité alimentaire à des paniers de produits à tarif réduit. « Grâce à cette récompense, nous allons pouvoir encore déployer ce projet dans d’autres territoires et le pérenniser », se réjouit Chloé Dudon, la responsable du réseau des Amap.

Enfin, un prix spécial du jury d’une valeur de 30 000 euros a été décerné à la coopérative l’Equytable qui distribue en circuits courts des paniers diversifiés à 450 familles qui vivent dans la précarité. « Le but de notre projet est de multiplier les initiatives de ventes de produits alimentaires à tarifs d’achats différenciés et de les fédérer au sein d’un réseau d’assistance mutuelle. La création d’une caisse de péréquation comme nouveau moyen de financement de l’amélioration de l’accessibilité de nos produits qui va être rendue possible grâce à ce prix, nous permettra de proposer des réductions de prix plus importantes sans mettre en danger financièrement l’association, ni les producteurs avec lesquels nous travaillons », explique Thomas Basile, de la coopérative Equytable.

Partenaire de l’initiative, la plateforme de financement participatif MiiMOSA accompagnera les lauréats pour lancer leur campagne de financement complémentaire.

Isabelle Brenguier