BOEING-AIRBUS
L'UE sanctionne à son tour Washington

Entrées en vigueur le 10 novembre, les sanctions tarifaires imposées par l'UE, dans le cadre de l'affaire Boeing, sur près de 4 Mrds $ de produits américains visent différents produits agricoles à hauteur de 25 %.

L'UE sanctionne à son tour Washington
Les exportateurs de vins et spiritueux s’inquiètent des conséquences des sanctions de l’UE en direction des Etats-Unis. (Crédit : Etienne Ramousse - Inter Beaujolais)

Les ministres du Commerce de l'UE, réunis le 9 novembre, ont donné leur feu vert à la Commission européenne afin d'imposer, dans le cadre de l'affaire Boeing, des sanctions tarifaires sur près de 4 Mrds $ de produits américains comme le lui autorise depuis la mi-octobre l'Organisation mondiale du commerce. Entrées en vigueur le 10 novembre, ces taxes additionnelles visent notamment à hauteur de 25 % le fromage frais, les champignons, les fruits à coques, les patates douces, les tomates et carottes séchées, les pommes de terre séchées, les fruits et noix surgelés, les dattes fraîches ou séchées, les raisins de table frais, la sauce de soja, l'huile de tournesol brute, les graines de tournesol, les amandes et pistaches grillés, le jus d'orange congelé, les vins, le ketchup, le saumon du Pacifique ou encore les tracteurs. Il s'agit d'importations de produits originaires des États-Unis dont l'Union européenne n'est pas fortement dépendante pour son approvisionnement, précise la Commission européenne.

Déception de l'administration Trump

Washington s'est dit « déçu » par les mesures européennes, qui montrent que « l'UE ne se préoccupe des règles de l'OMC que quand ça l'arrange », a regretté dans un communiqué, Robert Lighthizer, représentant américain au Commerce. De son côté, l'UE justifie ces contre-mesures : « En raison de l'absence de progrès avec les États-Unis, nous n'avons pas d'autre choix que de les imposer », a réagi le commissaire européen au Commerce, Valdis Dombrovskis à l'issue du Conseil des ministres. Ces sanctions viennent ainsi en miroir de l'autorisation accordée le 2 octobre 2019 aux États-Unis dans le cadre de l'affaire Airbus, d'imposer des taxes sur près de 7,5 Mrds $ (6,8 Mrds €) de biens et services européens avec une augmentation des droits de douane de 25 % sur certains produits agricoles dont les vins espagnols et français, les fromages italiens et anglais ou encore les olives et huile d'olive en provenance d'Espagne.

La décision prise par Bruxelles n'a pas rassuré la Fédération française des exportateurs de vins et spriritueux (FEVS) qui par la voix de son président, César Giron, souligne qu'avec ces mesures « l'UE accroît encore davantage le risque, pour notre secteur déjà durement touché, de sanctions plus lourdes, en particulier dans le contexte de transition électorale actuel aux États-Unis ». 

RM