CAPRINS
La filière chevreau en mal d’engraisseurs

Face à un manque cruel d’engraisseurs au sein de la région Auvergne-Rhône-Alpes et la perte de certaines entreprises dédiées, l’interprofession régionale (Interbev) se mobilise en urgence avec un plan d’action spécifique, pour la structuration de la filière chevreaux légers. 

La filière chevreau en mal d’engraisseurs
La filière chevreaux légers régionale recherche des candidatures pour la création d’ateliers d’engraissement spécialisés. ©Franc-Comtois - Pixabay

En septembre dernier, la société Disdier, un engraisseur localisé dans les Bouches-du-Rhône (Provence-Alpes-Côte d’Azur), a cessé son activité. Elle collectait environ 15 000 chevreaux non reproducteurs sur la région Auvergne-Rhône-Alpes. Conjointement, l’entreprise Cabri production Palmid’Or a également perdu 5 000 places d’engraissement dédiées aux chevreaux de la région, parmi ses ateliers intégrés. Au total, ce sont environ 20 000 chevreaux à replacer, chaque année, dès la période de mises bas de janvier prochain. Si le débouché en aval reste assuré, les abatteurs spécialisés étant toujours en demande de chevreaux gras, la conjoncture pousse la filière à se mobiliser à travers un plan spécifique.

Un plan de filière en trois axes

La structuration de la filière passera par trois axes spécifiques, qui se dérouleront entre 2025 et 2026. Les engraisseurs régionaux seront accompagnés afin de s’assurer de la pérennité de leur activité, de nouveaux ateliers d’engraissement seront mis en place au sein de la région et l’engraissement des chevreaux sera accompagné sur leur ferme de naissance. Le tout dans le but de répartir les 20 000 chevreaux régionaux qui seront nés en janvier 2025. Ces derniers seront répartis selon des objectifs clairs : 15 000 chevreaux seront affectés aux ateliers d’engraissement spécialisés, ce qui correspond à l’installation de quatre engraisseurs d’une capacité d’environ 3 700 chevreaux de janvier à mai ; 5 000 chevreaux seront engraissés à la ferme et vendus en direct à l’abatteur, ce qui équivaut à l’accompagnement de 25 éleveurs engraissant environ 200 chevreaux par élevage.   Ce plan d’urgence a également vocation à sécuriser la filière, en multipliant les lieux d’engraissement et en les relocalisant sur la région Auvergne-Rhône-Alpes. Une solution qui permettrait, de surcroit, d’éviter les longs transports de petits chevreaux, pour mieux répondre à l’enjeu de bien-être animal. Depuis plusieurs semaines, ont eu lieu des échanges avec les abatteurs Ets Ribot et Cabri production Palmid’Or, avec la création de la cartographie des points de ramassage et des flux de petits chevreaux, mais également la réalisation d’un coût de production pour les engraisseurs et naisseurs-engraisseurs. La filière est donc désormais à la recherche de candidatures pour la création d’ateliers d’engraissement spécialisés.

Charlotte Bayon