Voeux / Jordan Desimone, co-président des Jeunes agriculteurs de l’Isère
Que ceux qui souhaitent s’installer concrétisent !
Le quotidien de Jordan Desimone est bien rempli. En tant qu’agriculteur d’abord. Éleveur d’un troupeau composé d’une cinquantaine de chèvres de race alpines chamoisées à Oris-en-Rattier, il transforme lui-même le lait produit par ses bêtes et commercialise – en vente directe – ses fromages.
Et en tant que représentant syndical ensuite. Car, engagé au sein des Jeunes agriculteurs depuis plusieurs années, il est aussi co-président, avec Cédric Fraux, du syndicat départemental JA.
Qu’espérez-vous pour la nouvelle année ?
« En tant que JA, je souhaite que les installations continuent en 2023 comme elles se sont déroulées en 2022, qui était un excellent cru. En Auvergne-Rhône-Alpes, j’estime que le contexte est favorable. Grâce aux moyens donnés par les pouvoirs publics, et notamment la Région, grâce à la grande diversité des productions vers lesquelles les porteurs de projet peuvent se diriger, j’ai envie de dire à ceux qui sont motivés, qui sont prêts, d’y aller, de concrétiser leur envie ».
La conjoncture n’est pourtant pas des plus favorables…
« C’est sûr. Elle impose effectivement beaucoup de prudence, de maturité de projet et de bien se faire entourer par les différents acteurs de l’installation (les conseillers de la chambre d’agriculture, des banques, des cabinets de conseil…). Car il faut toujours avoir en tête que ce n’est pas une petite chose que de s’installer. Le but n’est pas de s’installer pour s’installer. L’objectif est bien d’avoir des exploitations viables, vivables et transmissibles. Et il est vrai que la marge de manœuvre des agriculteurs est encore plus réduite qu’elle ne l’était ».
Que faudrait-il pour pouvoir installer des jeunes plus sereinement ?
« La meilleure des choses serait que les marchés se stabilisent. Qu’on puisse voir plus loin est l’un de mes vœux pour 2023. Pour autant, je suis certain que bien entouré, on peut y arriver. Il faut garder de l’espoir pour l’installation. C’est indispensable si l’on veut renouveler les générations en agriculture ».
Avez-vous déjà réfléchi aux projets sur lesquels JA Isère va s’investir en 2023 ?
« Oui, tout à fait. En plus de nos actions en matière d’installation justement, nous sommes déjà investis pour reconduire le forum de l’installation et des métiers de l’agriculture, pour l’organisation de la finale régionale de labour dans la Bièvre le premier week-end de septembre et pour aller – encore plus – à la rencontre des jeunes collégiens et lycéens pour promouvoir nos métiers. Il y a du travail en agriculture. Nous voulons leur le faire découvrir».
Propos recueillis par Isabelle Brenguier
