Début novembre, le conseil de région Sud-Est de la coopérative Sodiaal Union avait invité l’ensemble de ses adhérents coopérateurs à Montrond-les-Bains (Loire). Objectifs : permettre aux coopérateurs d’échanger sans tabou avec le président national, Jean-Michel Javelle, et de découvrir d’autres métiers de leur coopérative dans le cadre du nouveau plan stratégique, Grandir ensemble
Vendredi 8 novembre, à l’espace Foréziales à Montrond-Les-Bains (Loire), la salle est pleine et les applaudissements crépitent. Sur scène, point de chanteur ou autre acteur, mais des éleveurs laitiers et des commerciaux des marques produites et vendues par Sodiaal Union. Dans la salle, des éleveurs de l’ensemble de la région Sud-Est du groupe coopératif. L’objectif de cette réunion : prouver, s’il en était besoin, que chaque maillon qui compose la coopérative est indispensable, du producteur aux commerciaux en passant par les agents de transformation dans les usines.
Grandir ensemble
« Avec notre plan stratégique ‘’Grandir ensemble’’, présenté lors de notre dernière assemblée générale, nous souhaitons montrer à l’ensemble des parties prenantes de notre groupe qu’elles font partie d’un collectif. Il n’y a en effet pas de revenu pour les producteurs sans vente et pas de vente pour les commerciaux sans matière première et produits », explique le président national et éleveur ligérien, Jean-Michel Javelle. Avec Grandir ensemble, le groupe laitier coopératif souhaite, aux dires de son président, « remettre les valeurs du modèle coopératif au centre du jeu, comme étant un élément de fierté ». « Les producteurs, notamment, ont besoin de reconnaissance. Les valeurs essentielles ont été oubliées. Le modèle coopératif, est à mon sens, le plus juste, que ce soit sur le plan de la rémunération et de son impact sur les territoires. Aujourd’hui, nos adhérents sont fiers d’être des éleveurs laitiers et, de plus en plus, d’être coopérateurs. Nous voulons faire grandir cette fierté. »
Défendre l’origine France
Ce modèle coopératif, Jean-Michel Javelle affirme qu’il le défend auprès des distributeurs alors que les négociations commerciales battent leur plein. « Nous sommes ambitieux en abordant ces négociations commerciales. Nous ne pouvons pas imaginer voir le revenu des producteurs baisser et nous sommes engagés dans la durabilité de nos produits. Nous avons à cœur de défendre l’origine France et le modèle coopératif. » Sodiaal Union a notamment dénoncé aux côtés de la coopérative U les importations massives d’emmental. Ces dernières faisant peser d’importantes menaces économiques sur l’ensemble de la filière laitière française, tant sur la rémunération des éleveurs que sur les emplois dans les activités de transformation. Selon un communiqué de presse commun, les deux entités affirment que « désormais, plus de 25 % de l’emmental proposé à la vente en France vient de l’étranger », avant de rappeler que « la filière emmental fait aujourd’hui vivre chaque jour plus de 4 500 fermes, plus de 6 800 producteurs de lait et plus de 10 00 salariés en France ». « La présence d’emmental origine UE est une aberration quand nous savons qu’en France, nous avons les volumes nécessaires pour répondre à la demande. L’emmental UE menace directement la filière laitière et la survie de nos producteurs locaux. Il est d’autant plus urgent d’agir que notre filière est déjà fragilisée et que nombre d’éleveurs sont inquiets pour leur avenir. C’est pour cette raison que nous avons constitué ce collectif : pour protéger l’emmental français et le savoir-faire qui l’accompagne », déclare Jean-Michel Javelle.
50 jeunes par an
Autant d’engagements pour la filière laitière française qui, pour le producteur ligérien, vise à inciter les jeunes à reprendre le flambeau. « Nous sommes attentifs à ce que l’érosion s’arrête. La collecte doit rester dynamique et l’envie de produire du lait demeurer. » Pour accompagner les futurs éleveurs laitiers dans leur installation, Sodiaal Union a mis en place plusieurs dispositifs, comme les Happy et Sodiaal boxes. Ces actions poursuivent le même objectif : installer 50 jeunes par an en Sud-Est et entre 200 et 250 au national.
