Micro-trottoir
Pas assez " exhaustif " du côté des consommateurs

Pas assez " exhaustif " du côté des consommateurs
Le Nutri-Score pourrait être généralisé y compris aux produits bruts non-transformés d'ici fin 2022 au sein de l'Union européenne.

Lorsqu’elle va faire ses courses, Danielle, 80 ans, a « ses petites habitudes ». « J’achète les mêmes produits depuis quarante ans mais je ne regarde pas trop ce logo. Je cuisine un maximum moi-même et je n’achète pas du tout de plats tout faits, ils sont trop transformés. Je regarde, par contre, la quantité de sucre présente dans les aliments à l’arrière des paquets », indique-t-elle. Renseignée sur le sujet, elle sait que ce logo pourrait être prochainement rendu obligatoire à tous les produits au sein de l’Union européenne. « Il est vrai que cela donne une indication de la qualité mais à lui seul, il n’est pas assez exhaustif », souligne-t-elle.

Des avis mitigés

Le constat est partagé par Ramon, la cinquantaine, qui prend en compte le Nutri-Score en fonction des produits qu’il achète. « Sur les produits transformés, comme les pizzas et les gâteaux, je regarde le Nutri-Score. Sur le fromage, le lait, les yaourts et la crème, je n’y prête pas du tout attention. Je n’y trouve aucun d’intérêt car nous avons tous besoin de produits gras pour la santé. Il suffit juste de ne pas en abuser et de manger des quantités raisonnables », estime-t-il.
Dans le même état d’esprit, Rose, la soixantaine, privilégie au logo du Nutri-Score ceux des appellations d’origine contrôlée ou protégée. « Le Nutri-Score n’est pas mon seul indicateur. La preuve, je suis en train d’acheter un Comté AOP ! Je prends surtout le temps de retourner l’emballage et de regarder la liste des “E” que l’on retrouve derrière un grand nombre de produits. Elle m’indique la quantité d’additifs présents », explique-t-elle.
Pour Mélissa et Eden, couple de trentenaires parents de deux enfants, ce pictogramme « fiable » les guide dans leurs achats alimentaires. « Nous privilégions un score A ou B à un score D ou E. Nous couplons le Nutri-Score à l’application Yuka qui nous donne plus d’informations sur la présence d’additifs non pris en compte dans ce système d’étiquetage nutritionnel mais tout aussi important », indiquent-ils.

Le budget avant le Nutri-Score

Dans le rayon des jus de fruits, Khalida, elle, a l’habitude de voir des Nutri-Score à la notation plutôt mauvaise. « Je le vois mais je n’y prête pas vraiment attention. J’imagine que ce mauvais score est dû à un excès de sucre mais en toute honnêteté, par les temps qui courent et avec la conjoncture économique actuelle, je choisis surtout en fonction de mon budget et des préférences de ma famille », avouet- elle. Un constat partagé par Justine, 27 ans : « J’achète d’abord en fonction de mes envies, du prix et ensuite de la qualité. Le Nutri-Score me permet de faire un premier tri mais je m’aide d’autres applications pour faire mon choix final. »

A.P.