Moissons
Une récolte convaincante malgré les averses

La récolte de céréales touche à sa fin et l’heure est au bilan : un ramassage positif frappé par les pluies mais un marché qui suit son cours. 

Une récolte convaincante malgré les averses
La qualité du blé est touchée, cette année, par les averses de juillet.

« La collecte se présentait bien fin juin, mais la semaine de pluie du 14 juillet a fait beaucoup de dégâts », admet Michel Payre, directeur général du groupe Payre à Moirans, spécialisé dans les céréales et les oléo protéagineux. Cette année, la mise en terre aurait augmenté d’environ 20%. La semaine du 14 juillet et ses pluies sont venues fortement perturber la récolte. « 140 millimètres de pluie sont tombés », précise le directeur. André Coppard qui travaille avec son fils dans le Nord-Isère à Saint-Savin, ajoute que « les rendements par hectare ont été impactés par les conditions climatiques ». La production la plus touchée reste celle du blé, « nous avions déjà ramassé l’orge donc il y a moins de dégâts. Pour le colza, même s’il a légèrement germé, il n’y a pas de grands dommages. Le blé lui a souffert. Il était arrivé à maturité. Nous n’avons pas encore les résultats des analyses pour le taux d’hagberg ». Ils devraient être fournis d’ici quelques semaines. Suivant les résultats, « le blé sera probablement un blé fourrager, c’est-à-dire à destination de l’alimentation animale », certifie Éric Coudurier, producteur à Colombe.
Claude Faivre, producteur, le rejoint : « Cette année, nous avons été un peu gênés pour moissonner par un sol peu portant avec l’eau de fin juin. Nous avions un risque d’embourbement. Mais lors de la semaine pluvieuse de juillet, le blé est arrivé à maturité et nous ne pouvions pas moissonner. La qualité du blé a donc été dégradée par plusieurs jours humides ». 
 
Des incidents, mais une récolte satisfaisante
 
Pour le colza, Claude Faivre explique « que les plants ont souffert des petites sécheresses de mars-avril et que les gels d’avril les ont un peu marqués, mais qu’en globalité la récolte est plutôt bonne ». D’autant que cette année, les récoltes pour chaque céréale sont arrivées « quasiment toutes en même temps, aux alentours du 17-18 juillet », juste après les intempéries. Pour les collecteurs comme le groupe Payre à Moirans, « la quantité rentrée est correcte », estime Michel Payre. 
Sur la qualité, le directeur reste un peu sur ses gardes. « L’indice hagberg pour cette année est atypique. C’est une question technique. La qualité pour les meuniers n’est pas la meilleure. » Cet hagberg évolue la qualité de la farine et la disposition des grains de blé à être utilisés pendant la cuisson.
Ces averses intermittentes ont demandé plus de travail aux entreprises comme l’explique Michel Payre : « Au vu des prévisions de juin, nous n’avions pas prévu de devoir trier et séparer les blés. Cela nous a apporté plus de travail. Nous devions le faire camion par camion mais surtout par date. Parce que finalement cette année il y a eu trois périodes : celle avant le 14 juillet où le blé était de bonne qualité, celle juste après où le poids était plus faible mais les protéines toujours là et celle bien après les pluies où la qualité n’était plus là ». La qualité des récoltes est donc hétérogène suivant la date de battage pour cette année 2021.
 
Un marché prometteur 
 
« Le marché des céréales est réellement porteur. C’est une matière première à la hausse et son prix est donc soutenu. C’est donc une bonne année pour le monde agricole avec des prix à la quantité très correcte », admet Michel Payre. Depuis le début de l’année, le cours du marché est élevé et « il l’est encore ». Pour le blé, il pourrait atteindre 200€ par tonne, « ce qui est extrêmement correct par rapport à certaines années », complète Claude Faivre. 
Cet engouement est notamment dû aux nombreuses catastrophes naturelles qui touchent la planète. Les céréales restent des matières premières utilisées dans plusieurs domaines. 
 
Léna Peguet