Sports aériens

Une 50e Coupe Icare dans l’air et sur terre

La plus grande manifestation de vol libre au monde fête sa 50^e édition jusqu'au au 24 septembre prochains.
C’est l’histoire de copains, des pionniers du deltaplane, qui ont trouvé un super spot de décollage en Chartreuse, au pied de la dent de Crolles, au-dessus de la vallée du Grésivaudan.
En 1974, ils lancent la première compétition de delta, qui rassemble une cinquantaine d’« hommes oiseaux », enchantant à jamais le ciel de la vallée et bouleversant pour toujours la vie du plateau de Petites Roches.
Cinquante ans après sa création, la Coupe Icare rassemble des milliers de pilotes et jusqu’à 100 000 spectateurs les plus belles années. En 1984, apparaissent les premiers costumes, puis les premiers parapentes.

Le Icarnaval enchanté par des fous volants deviendra le symbole de cette manifestation ultra-populaire et de renommée mondiale.
L’imagination des pilotes n’a de limite que la capacité de leur aéronef à voler, dûment vérifiée. Voitures, dragons, baleines, sauterelles géantes, brouettes, fusées, poissons, monstres et personnages de bandes dessinées sont ainsi envoyés dans les airs.
« En 1992, j’ai vu décoller un énorme oiseau sur des échasses dans un ciel rose de fin de journée. J’étais gamine, je m’en souviens encore », raconte Anne Budillon, la directrice de la manifestation depuis trois ans.

Claudie Haigneré invitée d’honneur

L’association Coupe Icare emploie trois salariés à temps plein.
« C’est un travail titanesque. Ce qui est complexe en matière d’organisation est qu’il s’agit d’une manifestation terrestre avec le salon des professionnels du vol libre, le festival du film aérien, les tests de matériels, les expos, les animations et les concerts et d’un festival aérien qui réclame toute une organisation dans le ciel », détaille la responsable.
Les organisateurs n’ont pas droit au faux pas : sur terre, il faut gérer les flux de milliers de personnes, et dans les airs, la question de la sécurité n’est pas négociable. « Jusque-là, on se débrouille bien. L’événement existe depuis 50 ans, c’est que l’on répond aux attentes des autorités », mesure la directrice.
La 50^e édition accueillera une invitée de marque en l’astronaute Claudie Haigneré, signe de la réputation de la Coupe Icare. Elle sera membre du jury des Icares du cinéma.
« La réussite de cet événement s’explique parce qu’il nourrit le seul objectif de partager une passion », assure Anne Budillon, dont le père faisait partie des premiers déguisés.
L’esprit des pionniers, qui voulaient rassembler sur le plateau des Petites Roches des passionnés de deltaplane ne s’est jamais départi.

« La Coupe Icare, c’est un agrégat de choses qui font plaisir aux gens, poursuit la directrice. Il y a des aires de décollage suivant l’orientation du vent, on fait de la musique parce que c’est sympa, le salon est devenu le plus grand salon mondial de sport aérien alors que les premiers avaient commencé en échangeant du matériel sur le parking et il y a surtout une très forte implication des amis et des gens du plateau. La coupe rassemble plus de 1 300 bénévoles. »
Autant dire que dans les chalets des Petites Roches et les maisons de la vallée, entre Chambéry et Grenoble, il n’y a plus un seul lit de libre pendant une semaine. « On fait avec les moyens du bord en milieu rural. On crée des aires de camping dans les champs », reprend Anne Budillon. Une bonne chambre se réserve un an à l’avance.
La Coupe Icare représente une manne pour tous, les hébergeurs et les restaurateurs, mais aussi les clubs de sports du plateau auxquels il est reversé 90 000 euros, soit 10 % du budget de la manifestation, en échange d’une participation bénévole, chacun dans sa mission.
Les Petites Roches et plus particulièrement Saint-Hilaire-du-Touvet sont ainsi devenues la capitale mondiale du vol libre. Elle attire un public et des pilotes internationaux.
Pour qui veut partager du rêve et de la convivialité, la 50^e Coupe Icare a prévu de fédérer le public à son méga carnaval, où non seulement les aéronefs seront costumés, mais aussi les spectateurs avec un concours à la clé.
Place le soir à un gros concert avec le Ukulélé syndicat, le groupe grenoblois qui met le feu partout où il passe.
Isabelle Doucet