Elevage ovin
Faire pâturer ses vergers de noyers

Isabelle Doucet
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Dans le cadre du projet Parten’R-Aura, les étudiants en licence ECPA du CFPPA de La Côte-Saint-André ont réalisé un travail d’enquêtes auprès de nuciculteurs du Sud-Grésivaudan qui n’ont pas recours au pâturage dans leurs vergers.

Faire pâturer ses vergers de noyers
Lors de la restitution de l'étude sur le pâturage sous noyer par les étudiants du lycée de La Côte-Saint-André. Crédit : Agribiodrome Pelissier

Organisés en binôme ou trinôme, les étudiants en la licence ECPA du CFPPA de La Côte-Saint-André ont rencontré 42 nuciculteurs du Sud-Grésivaudan dans le cadre du projet Parten’R-Aura (1) (Pâturage de la ressource herbacée des territoires nucicoles en Région Auvergne-Rhône-Alpes).

Ils ont mené un travail d’enquête auprès des producteurs qui n’ont pas recours au pâturage dans leurs vergers. Les étudiants ont restitué leur étude le 13 décembre à Chatte

Un intérêt pour la pratique malgré certaines inquiétudes

De façon générale, le pâturage des vergers est perçu de manière positive. La majorité des producteurs serait prête à mettre en place la pratique.

L’image vertueuse de la pratique auprès des citoyens et des consommateurs semble convaincante. Ils privilégieraient toutefois le recours à un troupeau voisin ou à un moutonnier transhumant, même si l’un d’entre eux a indiqué que le schéma idéal, selon lui, serait l’acquisition de son propre troupeau.

Malgré des inquiétudes et en étant accompagnés, il semble que les nuciculteurs soient majoritairement prêts à adapter leur itinéraire technique. Faciliter la mise en relation entre les producteurs et les éleveurs est un axe de travail.

Un point clé est de connaître les délais d’attente pour la rentrée des animaux dans les parcelles après les traitements et la fertilisation, ainsi que sur les délais de retrait des animaux avant récolte.

Il n’existe pas de règles précises. Seule la certification Global GAP semble mentionner des contraintes sur ces délais.

Un témoignage encourageant

Lors de la restitution, Christian Nagearaffe, nuciculteur drômois et président du CING (comité interprofessionnel de la noix de Grenoble), a fait part de son expérience du pâturage de ses noyeraies depuis quelques années.

Il constate un changement de flore du couvert sur le rang avec le développement de graminées qui sont favorables et adaptées aux besoins de la récolte au sol. Il pense également que le pâturage constitue une « fauche » plus douce qu’un outil mécanique, avec un impact bien moindre sur les insectes et la faune sauvage.

Le Projet Parten’R-Aura pour lever les freins techniques

La plupart de ces questions techniques sont prévues à l’étude dans le cadre du projet Parten’R Aura qui se poursuit jusqu’en 2027.

Il sera également étudié l’installation d’un ou plusieurs éleveurs ovins dans le territoire, notamment en ayant une approche territoriale et en intégrant d’autres ressources, telles que des prairies, des landes, des estives.

Catherine Venineaux
Chambre agriculture de l’Isère

Les inquiétudes majeures ressortant de l’enquête sont :
Pâturage sous noyer à Poliénas. Photo : ID TD

Les inquiétudes majeures ressortant de l’enquête sont :

· le tassement du sol (inquiétude fortement liée à une année 2024 extrêmement humide) ;

· les modifications potentielles dans l’organisation de l’itinéraire technique ;

· les dégâts possibles sur les arbres ;

· le morcellement du parcellaire complexifiant le déplacement d’un troupeau.