Filière ovine
Retrouvailles chez les éleveurs ovins

Morgane Poulet
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Lors de leur assemblée générale tenue à Chirens le 14 mars, les éleveurs ovins de l’Isère ont échangé au sujet des actions qui pourraient faciliter leur travail.

Retrouvailles chez les éleveurs ovins
Une quinzaine d'éleveurs d'ovins s'est réunie ce 14 mars pour échanger sur les deux années écoulées.

Le 14 mars, les éleveurs ovins de l’Isère se sont réunis à Chirens pour tenir leur assemblée générale annuelle. Après deux ans sans se voir, la journée était pour eux l’occasion de revenir sur les problèmes qu’ils rencontrent et sur leurs besoins pour améliorer leurs conditions de travail.

Matériel

Le premier constat émis par Jean-François Gourdain, président de l’association des éleveurs ovins de l’Isère, est que l’année 2021 a été marquée par des attaques de loup dans la Bièvre. Les éleveurs d’ovins aimeraient être en capacité d’installer des clôtures électriques. Cela représente de nombreuses heures de travail, qu'il faut pouvoir rémunérer,ainsi qu'une difficulté à se procurer des filets ayant un bon rapport qualité-prix.
Ils expliquent que faire passer le Nord-Isère en zone non-protégeable* faciliterait leur quotidien, mais Jean-François Gourdain précise qu’il est « assez compliqué de le devenir ». En effet, seuls le sud de l’Aveyron et une partie du centre de la France ont pu être classés de la sorte.
Le président rappelle d’ailleurs que pour obtenir un tir de défense, il faut en faire la demande à la Direction départementale des territoires. La préfecture donne ensuite son autorisation si elle l’estime justifiée. Il faut par ailleurs être détenteur du permis de chasse ou alors déléguer son tir à un chasseur.
L’association relève également un autre problème concernant le matériel de travail. Il ne lui reste qu’un seul sécateur et deux cages en commun. Investir de nouveau dans du matériel collectif pourrait être intéressant en termes de coûts mais « il faut avoir conscience qu’il peut être volé, s’abimer à force d’être transporté et qu’il est également difficile pour chacun de se déplacer dans tout le département pour procéder à un prêt. » L’association fait donc le choix d’acheter un sécateur d’occasion à placer dans une cage afin que les adhérents puissent bénéficier de ces outils à moindre coût.

Se former et échanger

La crise sanitaire a rendu compliqués les échanges et les rencontres auprès du public. Difficile, donc, de faire découvrir son métier, d’autant plus les éleveurs d’ovins de l’Isère ne participeront pas au concours départemental d’élevage de Saint-Jean-de-Bournay, qui se tiendra du 26 au 28 août.
Même si Jean-François Gourdain souligne qu’il est « dommage que les ovins ne soient pas représentés », il remarque qu’il y aurait trop peu d’éleveurs disponibles. La date choisie est rapprochée de celle de Beaucroissant. En septembre, les éleveurs « préfèrent se concentrer sur cet événement régional ». Afin d’échanger au mieux avec le public, ils espèrent être une vingtaine. Une idée qui apporterait du changement à la foire est même de créer une animation avec un traiteur afin de proposer un méchoui aux visiteurs.
Les éleveurs proposent également à la Chambre d’agriculture de l’Isère, qui participait à la réunion, de prévoir des formations sur l’écopâturage, sur l’aménagement des bâtiments et des clôtures, avec une visite d’élevage et sur la valorisation de la viande d’agneau.

Un exemple d’aménagement

L’assemblée générale est aussi l’occasion pour les éleveurs de visiter l’exploitation de l’un d’entre eux afin de comprendre son organisation mais aussi de prolonger les retrouvailles tant attendues. C’est chez Jérémy Charlot, éleveur au Gaec du Château, à Voiron, que le comité a terminé la journée.
L’éleveur explique avoir pour projet de « construire un parc de contention fixe » pour améliorer ses conditions de travail. En effet, l’exploitation compte 450 brebis et 500 à 550 agneaux sont vendus chaque année. 220 agneaux partent en avril et environ 120 en août puis à l’automne. Jérémy Charlot précise qu’il y a « en moyenne 1,1 agneau par femelle pour des carcasses d’environ 18kg. »
Beaucoup de travail à réaliser, donc, mais qui sera facilité lorsque la contention fixe sera achevée. Pour l’heure, la dalle est déjà coulée et sera prochainement complétée par un appentis de 20m par 7 à hauteur de 30 000€. Il y aura une porte de tri, une porte guillotine ainsi qu’un camembert.

Pour savoir en quoi consiste le parc de contention fixe, rendez-vous sur le site de Terre Dauphinoise.

* Il s’agit de zones dans lesquels les éleveurs peuvent effectuer des tirs de défense ainsi que des prélèvements sans que les troupeaux bénéficient de mesures de protection. Il faut toutefois remplir certaines conditions.

Morgane Poulet

Gagner en confort

Différents outils informatiques existent pour gagner en confort de travail :
- Bergerie futée, une application proposant diverses vidéos sur l’élevage pour découvrir des équipements ;
- Equip’innovin, qui permet de visualiser des plans de bâtiments et de parcs de contention tout en fournissant des exemples d’aménagement, avec des coûts indicatifs ;
- Déclic Travail, une plateforme qui propose un autodiagnostic du travail, assorti de solutions concrètes ;
- AmTrav’ovin, qui fournit des ressources sur de nouvelles formes d’organisation du travail en France, en Espagne et en Ecosse, des repères de conception pour certains chantiers et des présentations d’équipements.

MP
La production ovine en Isère

La production ovine en Isère

- 174 détenteurs de plus de 50 brebis pour 210 brebis en moyenne
- 37 000 brebis dans le département
- 60% des troupeaux se trouvent en zone de montage et le reste dans le Nord-Isère
- Environ 40% des producteurs isérois sont adhérents à la coopérative Agneau soleil