Machinisme
Le semoir en a sous les disques

Dans le Sud-Isère, la communauté de communes a permis l'acquisition d'un semoir polyvalent qui convient autant aux semis direct sous noyer qu'en grandes cultures.
Le semoir en a sous les disques

« Nous avons mis quatre ans pour trouver un semoir qui convient sous les noyers et pour les grandes cultures en système de semis direct », explique Raphaël Gaillard, le président de la Cuma de Pied Mont à Saint-Vérand (38).

Le choix des cumistes s'est finalement porté sur le modèle 3P1006NT de la marque Kverneland, un semoir de trois mètres de large et d'un poids de deux tonnes, « simple et polyvalent, qui est aujourd'hui tracté par un tracteur de 95 cv », indique le chauffeur de la Cuma.
Acheté en juin 2019 et encore peu utilisé en raison des conditions climatiques de l'été dernier, il était en démonstration mi-juillet au Gaec de Sully à Varacieux. 

A la disposition de tous les professionnels

L'originalité de ce semoir tient à plusieurs points. Son financement a fait l'objet d'un montage particulier, conduit par l'expertise du comité de territoire et de la chambre d'agriculture de l'Isère. C'est la communauté de communes Saint-Marcellin Vercors Isère qui, via une ligne Tepos (1) a financé 80% du montant de l'investissement qui s'élève à 38 000 euros. La Cuma finance le complément via un emprunt et gère l'outil.
Si bien que le semoir est à la disposition de tous les professionnels, au-delà de la quarantaine d'adhérents de la Cuma du Pied Mont. Enfin, sa polyvalence lui permet d'aborder tous types de travaux.

Une ligne de semis précise

Ce semoir en ligne mécanique semi-porté est équipé de roues arrières pour faciliter le transport. Cet attelage deux points à commande hydraulique fait partie de ses spécificités.

Les conducteurs disent apprécier sa ligne de semis précise. Il dispose de trois trémies (principale, anglée et pour petites semences) permettant d'utiliser trois semences différentes à trois débits différents en même temps.

 

Des semis directs pour tous from isa on Vimeo.

 

La ligne de semis est équipée de disques gaufrés qui entrent verticalement dans le sol et ressortent horizontalement. Les disques ouvreurs laissent tomber la graine au milieu de la ligne. Il est également possible de déposer en même temps un engrais dans le sillon ou sur le côté.
La pression est réglée avec les roues, pour parvenir à environ trois tonnes, mais il est possible d'ajouter des masses.

 

 

Préserver la vie du sol

La profondeur du sillon est réglable. Le semoir ne craint pas les différents sols.

« L'objectif de ce semoir que l'on peut utiliser en intercultures ou en semis sous couvert, est de travailler à minima le sol, commente Raphaël Gaillard. Il permet de faire des économies de carburant, de conserver l'humidité et de préserver la vie du sol. »

L'expérience a été conduite en collaboration avec le contrôle laitier Adice sur un semis direct de sorgho fourrager et de teff grass, une nouvelle graminée.

Qu'il s'agisse de semer en interculture, en couverture, pour du pâturage ou de l'enrubannage, l'intérêt est de pouvoir compter sur une implantation de bonne qualité. Le semis direct présente notamment l'intérêt d'éviter de déchaumer. Il est adapté à l'implantation de céréales sans labour. Sa seule limite sont les conditions pluvieuses.

Un nouvel essai sera réalisé dans les noyers fin novembre avec la station expérimentale Senura.

Isabelle Doucet

(1) Territoire à énergie positive

 

A lire aussi le témoignage de Luc Veyron : « Le semoir qu'il recherchait »(cliquer sur le lien)