Marché
Lait bio : une surproduction devenue structurelle

L'Institut de l'élevage note le recul du lait et des produits laitiers bio alors que les producteurs se reconvertissent en masse.

Lait bio : une surproduction devenue structurelle

Dans son bulletin mensuel, l’Institut de l’élevage (Idele) rapporte les résultats du panel Kantar : « les ventes de bio ont reculé sur toutes les gammes lors du premier semestre : en volume de -10 % /2020 pour le lait liquide, -5 % sur les fromages, -4 % sur les yaourts, -5 % sur le beurre, -12 % sur la crème ». « Les volumes de laits conditionnés et yaourts bio vendus seraient même repassés en-dessous des volumes écoulés au premier semestre 2019 », ajoute l’Idele. L’Institut constate que la consommation de produits laitiers bio décroche alors que des centaines de producteurs laitiers en fin de conversion affluent sur le marché. Pas moins de 659 000 t de lait bio ont été collectées au cours du premier semestre 2021, soit +11 % de plus qu’en 2020. En rythme annuel, la production croît de 170 000 t (+14 %). La production de lait bio croît massivement en Bretagne et dans les Pays de la Loire notamment. Les livraisons dépassent déjà la production allemande (648 000 t). Dans aucun pays européen, la production de lait biologique ne se développe comme en France. Les nouvelles exploitations certifiées « agriculture biologique » au cours des mois à venir sont de grandes dimensions, dotées d’une capacité de collecte de 450 000 l par an. Les entreprises collectrices de lait font face à un sérieux dilemme. Elles avaient incité et accompagné, il y a 4-5 ans, de nombreux producteurs à se lancer dans la production de lait biologique pour répondre aux aspirations des consommateurs. Au moment où ces éleveurs arrivent au terme de leur conversion et livrent des quantités massives de lait bio, ces entreprises font face à une défection des consommateurs. Les industriels semblent aujourd’hui impuissants pour réguler la production de lait. Les mesures prises au printemps dernier pour la seconde année consécutive ont eu un faible impact. 

 

Source Actuagri