Magasin de producteurs
Le Comboire paysan souffle sa première bougie
Installé il y a un an au cœur de l'une des zones commerciales les plus dynamiques de l'Isère, Le Comboire paysan a officialisé son ouverture vendredi 15 octobre, en présence du sénateur Guillaume Gontard et de Sandrine Gilloz et Jacqueline Rebuffet, élues de la Chambre d'agriculture de l'Isère.
Il intrigue, ce bout de campagne au milieu d'une jungle d'enseignes. Installé dans l'une des zones commerciales les plus fréquentées du bassin grenoblois, le Comboire paysan détonne. Et cartonne. Malgré les aléas liés à la crise sanitaire, le dernier-né des points de vente collectifs isérois affiche une belle performance : un an après son ouverture, en octobre 2020, il a atteint les objectifs de commercialisation que s'étaient fixé les treize producteurs associés à l'origine du projet. « Nous sommes satisfaits, sourit Céline Revol, de la ferme du Muguet, à Romagnieu. Notre but premier était de nous faire connaître et que les gens reviennent. Maintenant, il faut que nous améliorions notre visibilité. »
Vendredi dernier, le Comboire paysan a profité de ce premier anniversaire pour inaugurer les locaux flambant (presque) neuf dans un esprit gourmand. Les narines chatouillées par les effluves d'escargot de la ferme de Layat (Virieu), le sénateur Guillaume Gontard a salué l'initiative et rappelé le rôle structurant joué par la production locale dans l'autonomie alimentaire visée par les territoires. Sandrine Gilloz, élue à la Chambre d'agriculture, a pour sa part souligné le dynamisme de l'Isère en matière de points de vente collectifs et le soutien actif apporté par la Chambre aux porteurs de projet.
Lisser le chiffre d'affaires
Le Comboire paysan en est un bel exemple. « A l'origine, nous étions cinq agriculteurs du Sud-Isère à partager l'idée d'ouvrir un magasin ici, à Comboire, deuxième point de consommation de l'Isère, précise Clément Marais, l'un des initiateurs du projet. L'idée, née en 2018, est devenue un projet, accompagné par la Chambre d'agriculture, qui nous a bien aidés à constituer le groupe et structurer le dossier. » Un travail de longue haleine qui a nécessité investissement, souplesse et pas mal de patience. Surtout dans le contexte de crise Covid. « Après 25 réunions plus ou moins calmes, en présentiel et en visio, on y est arrivé », savoure le jeune éleveur de chèvre de Villard-Reculas, qui s'est lancé dans l'aventure tant par intérêt économique (lisser son chiffre d'affaires sur l'année) que pour sa dimension collective.
Objectif : l'espace Comboire
« Ce projet est la somme de volontés individuelles qui n'avaient en commun que de vouloir être à Comboire, complète Céline Legeay, la conseillère qui a porté le projet avec les agriculteurs. C'est un groupe très hétérogène géographiquement qui a mis du temps à se stabiliser : des gens sont partis, d'autres sont arrivés. Il a fallu du temps pour apprendre à se connaître, définir des objectifs communs et trouver les solutions qui permettront de tenir dans la durée, notamment dans la vie quotidienne du magasin. Car dès qu'il y a des enjeux financiers, il devient plus difficile de s'entendre que sur la couleur des murs. »
Le résultat est convaincant. Les clients sont au rendez-vous, séduits par une gamme complète (fruits, légumes, viandes, fromages, laitages, épicerie, pains, boissons…) et une offre diversifiée (plus de 800 produits référencés, dont une partie en dépôt-vente). A voir les salades, les blettes, les carottes et les framboises sur les étals, pas de doute : la qualité et la fraîcheur sont là, régulièrement livrées par les Jardins du Fontanil et le domaine du Gourrat. « Les légumes, c'est ce qui attire les gens, constate Sandrine Gilloz, elle-même associée dans un magasin de producteurs à Saint-Siméon-de-Bressieux. Si on ne les a pas, on a plus de mal à faire vivre le magasin. Les clients qui viennent faire leurs courses s'attendent à trouver de tout : s'il manque une catégorie de produit, ils ne viennent plus. »
Bon rapport qualité-prix
Au Comboire paysan, pas d'inquiétude sur ce plan-là : le choix et la qualité sont plébiscités par la clientèle qui apprécie « la fraîcheur des produits, un choix important de produits régionaux », « des prix pas plus chers qu'ailleurs, voire moins ». « C'est un magasin où j’ai plaisir à faire mes courses », confie Jean qui a également pris goût à « l'accueil sympathique » des producteurs.
Marianne Boilève