Viticulture

Pluie d’or au concours des vins de l’Isère

Le jury aurait volontiers rajouté une ou deux médailles à la série des vins IGP Isère blancs, lors du concours départemental qui s’est déroulé le 18 octobre à Montbonnot.
« De très bons, de grands vins », ont estimé ceux qui ont dégusté à l’aveugle les malvoisie, verdesse, altesse, viognier et pinot gris produits dans le département. « Cela témoigne du seuil qualitatif atteint », estime Éric Esnault, caviste grenoblois et coorganisateur de l’événement.
Pour cette 10^e édition, 77 échantillons étaient présentés, selon « un panel diversifié qui montre que la qualité grimpe encore et partout », ajoute le professionnel.
Les jurys ont décerné 16 médailles, dont beaucoup en or, et 5 mentions spéciales avec une très belle représentation du Trièves.
Des coteaux du Grésivaudan aux Collines rhodaniennes, des Balmes dauphinoises à la vallée du Grésivaudan, tous les secteurs viticoles étaient représentés. « Le concours des vins de l’Isère a atteint une maturité », estime Wilfrid Debroize, le président du Syndicat des vins de l’Isère. 

Un ambassadeur exigeant

L’événement s’est accompagné du lancement du réseau des ambassadeurs des vins de l’Isère.
Deux cavistes ont été mis à l’honneur, Éric Esnault, du Vin des Alpes à Grenoble, pour son implication de longue date dans la filière, et Enora Leroy, de l’Apogée du vin, à Grenoble aussi, pour son appui dans l’élaboration du concours.
Un diplôme d’honneur a également été remis au président du département Jean-Pierre Barbier. « Je serai un ambassadeur exigeant », a-t-il déclaré en soulignant « l’évolution fulgurante de la qualité des vins de l’Isère ».
Le Département soutient la filière avec des aides à la plantation, à la formation et à la mécanisation. Il intervient aussi cette année dans le cadre de la calamité gel.
La chambre d'agriculture de l'Isère est également très présente pour accompagner les vignerons isérois, sur les volets développement technique et animation.

« Des cépages merveilleux »

« J’adore les cépages autochtones et les gens qui les travaillent, avance pour sa part Enora Leroy. Ce sont des cépages merveilleux que l’on peut vinifier de différentes façons. » La caviste et formatrice en vins et spiritueux fait valoir « la fraîcheur des vins alpins et leur terroir extraordinaire ».
Le réseau des ambassadeurs des vins de l’Isère est appelé à s’étoffer rapidement avec de nouveaux restaurateurs et cavistes « et toutes les personnes qui font que les vins de l’Isère sont mis en avant », annonce Wilfrid Debroize. 

L’envie d’acheter des vins de l’Isère

Le deuxième temps fort de la journée était le salon réservé aux professionnels qui a vu converger de nombreux spécialistes. « Ils viennent avec l’intention de mieux comprendre et de s’attacher à nos vins, en vue de nouer des partenariats », se satisfait le président du syndicat. Le rendez-vous a répondu aux attentes des vignerons qui avaient trouvé les précédentes éditions décevantes. 
Enfin, pendant deux jours, la Maison des arts de Montbonnot-Saint-Martin a accueilli le Salon des Vins de l’Isère et de leurs copains, qui a reçu un accueil très favorable du public.
Plus d’une vingtaine de vignerons étaient présents ou représentés et se réjouissent du niveau des ventes réalisées. « Les participants sont prêts à revenir et la mairie de Montbonnot a fait savoir son intention de les accueillir de nouveau. Il est possible de faire grossir cet événement », s’est promis Antoine Mayoussier, le vigneron organisateur. I
l fait valoir une rencontre entre des visiteurs « d’une génération sensible à l’environnement et à la qualité des vins naturels et de jeunes vignerons qui font la viticulture de demain. » « Le public est réellement venu pour découvrir les vins de l’Isère et l’envie d’en acheter », reprend Wilfrid Debroize. 
Déclinant les valeurs de convivialité, de respect, d’entraide et de chaleur humaine, le Syndicat des vins de l’Isère, a réussi en une dizaine d’années à remettre sur pied une filière quasi disparue.
« Nous voulons fédérer et emmener tout le monde dans notre histoire, assure le président. C’est une histoire récente qui s’appuie sur le passé. Nous sommes des pionniers, à l’origine de la renaissance des vins de l’Isère. C’est une filière qui s’est prise en main et qui ne fait rien dans l’individualisme. » C’est la raison pour laquelle chaque nouvel installé est accueilli et aidé par le groupe afin qu’il ne se lance pas seul dans l’aventure viticole. 

Isabelle Doucet