Salon de l'agriculture
Concours général agricole : le juge est isérois

Isabelle Doucet
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Guillaume Noël-Baron, éleveur à Gillonnay, jugera le concours général montbéliard du Salon de l’agriculture. C’est la première fois qu’un Isérois est appelé à remplir cette prestigieuse mission. Rendez-vous le dimanche 27 février.

Concours général agricole : le juge est isérois
Guillaume Noël-Baron est juge national et international de l'OS race montbéliarde. Il officiera à paris cette année.

Depuis 2008, l’EARL du Ternan, à Gillonnay, a toujours présenté une vache au Salon de l’agriculture
Mais cette année, il a fallu choisir. Car Guillaume Noël-Baron a été appelé pour juger le concours de race montbéliarde et cela ne se refuse pas.
« Je veux le faire depuis longtemps. On verra pour les vaches l’année prochaine », assure l’éleveur. « Je ne pouvais rien dire tant que le premier tri n’était pas fait ». Mais c’est chose faite : les 60 plus belles montbéliardes françaises et leurs remplaçantes ont été sélectionnées pour participer au concours de race du SIA – le tri définitif a eu lieu le 11 février – et Guillaume Noël-Baron peut enfin laisser exprimer sa joie. Avec un brin de pression aussi.
Le 27 février, il aura à juger les 60 vaches en trois heures, seul. « Il faut se préparer en amont, ne pas être déstabilisé. Mais c’est une chose que j’aime bien faire, un loisir. C’est de la pression positive. »

A tour de rôle

Guillaume Noël-Baron a commencé à juger des animaux en 2008. « J’ai fait mon premier concours départemental en Ardèche », se souvient-il.
Puis il a enchaîné les formations avec l’OS montbéliarde dans le Doubs. Il a obtenu l’agrément de juge national et international en 2015. « Un jury juge le juge… »
Depuis, il peut être appelé à officier dans des concours comme le départemental du Doubs - le berceau de la race -, le Space Renne, Umotest et désormais le SIA. 
La désignation du juge pour le salon de l’agriculture se fait par secteur. Il y en a sept en France pour la race montbéliarde et les juges participent à tour de rôle. Sur les trois juges potentiels du secteur Rhône-Alpes cette année, c’est l’Isérois qui a été choisi. 

Trouver la bonne parmi les meilleures

« On juge l’animal dans sa globalité et suivant une grille de pointage », explique-t-il. Les caractéristiques de la mamelle comptent pour une bonne partie de la notation, mais aussi la morphologie de l’animal, les aplombs, la taille, la profondeur du dos, l’angle du jarret, etc.
« Un pointage peut aller vite : on regarde les gros défauts et on sélectionne la vache qui a le moins de défauts. A Paris, c’est différent car il n’y a jamais de mauvaise vache. »
Trouver une bonne vache parmi les meilleures : l’exercice n’est pas plus difficile, cependant il sait qu’après un an sans concours, les attentes des participants seront très fortes. 

Sélection génétique

Mais l’éleveur a un jugement averti. L’EARL du Ternan possède un troupeau réputé, fruit du travail sur la génétique de plusieurs générations d’éleveurs. «
Mon arrière-grand-père était le seul à avoir un taureau sur la ferme et les gens amenaient les vaches à saillir,
raconte Guillaume Noël-Baron. Nous avons toujours été au herd-book montbéliard. »
Tout le troupeau est en insémination artificielle que l’éleveur pratique lui-même après avoir été formé à XR Repro. « J’ai envie de tout maîtriser », explique-t-il. Il apporte un soin particulier au choix des semences.
Si bien que tous les ans, depuis 2008, des bêtes de l’EARL du Ternan sont sélectionnées pour participer au Concours général à Paris.
« Aulogie avait été sacrée meilleure mamelle espoir à Paris en 2008 et championne adulte et grande championne à Bourg-en-Bresse en 2011 »,
rappelle l’éleveur au souvenir de cette vache emblématique.

Dans de nombreuses AOP

Sa conduite de troupeau témoigne de son amour pour les bêtes et pour la race montbéliarde en particulier, même si la ferme compte aussi quelques prim’holstein.
« Elles font du bon lait. La montbéliarde est dans le cahier des charges de beaucoup d’AOP et d’AOC du Jura et des Savoie. Sa carcasse est bien valorisée à la réforme, elle a peu de souci de reproduction et peu de problème de consanguinité. » Il souligne encore « la taille raisonnable » de ces vaches, adaptée à beaucoup de systèmes d’élevage, ainsi que leur robustesse. 
Guillaume Noël-Baron est aussi président régional de la section Montbéliarde. A ce titre, c’est lui qui organise la montée des animaux aux Salon de l’agriculture.
« Onze vaches de la région participeront au concours et cinq d’entre elles resteront toute la durée du salon dans l’allée de Prestige, car elles sont à l’honneur cette année ».
Rendez-vous porte de Versailles, du 26 février au 6 mars 2022.

Isabelle Doucet

L’EARL du Ternan à Gillonnay
La ferme compte un troupeau de 60 vaches laitières de race montbéliarde.

L’EARL du Ternan à Gillonnay

Reprise de l’exploitation familiale en 2019 par Guillaume Noël-Baron
Un salarié
60 vaches laitières de race montbéliarde et 10% de prim’holstein
Production : 660 000 litres de lait
Livraison à Sodiaal
Stabulation libre, robot de traite
Ration :
Autonomie fourragère par enrubannage des prairies naturelles
Ensilage maïs et luzerne
Achat de correcteur d’azote et de corn gluten
Panneaux solaires sur les bâtiments
SAU : 165 ha
Parcellaire homogène
Conduite des cultures en HVE
Livraison des céréales chez Bernard