SALON DE L'AGRICULTURE
L. Wauquiez : « Défendre un patriotisme agricole »

Alors que la colère gronde dans les rangs des agriculteurs et que le Salon international de l’agriculture (SIA) ouvrira ses portes samedi 24 février, Laurent Wauquiez, président de la Région, est convaincu que la vocation de la France est de défendre son agriculture.

L. Wauquiez : « Défendre un patriotisme agricole »
Selon Laurent Wauquiez, président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, le Salon de l’agriculture 2024 sera un rendez-vous encore plus important que les années précédentes. ©LR_Apasec_Archives SIA 2023

Avant l’ouverture du Salon international de l’agriculture à Paris, le président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, est formel : l’édition 2024 sera « un point de rendez-vous essentiel, encore plus que les autres années ». Face à la colère des agriculteurs, l’élu régional affirme en effet qu’il faut « enfin des mesures concrètes » sur ce Salon. « Aucun des agriculteurs que j’ai rencontrés au cours de mon Tour de France agricole demande des aides. Ils veulent tous, en revanche, des prix corrects et rémunérateurs et que l’on arrête enfin la folie administrative. »

« Ne pas tromper les agriculteurs »

Pendant trois semaines, Laurent Wauquiez a sillonné l’Hexagone à la rencontre des agriculteurs. Après ces trois semaines au cœur des fermes, le président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes affirme qu’il y a des sujets « irritants et symboliques » comme l’eau, la drosophila suzukii, le loup… « Il faut des choses concrètes. Je suis préoccupé car les agriculteurs se sont comportés avec dignité malgré une colère profonde. Si on les déçoit, ce sera terrible. Dans notre Région, depuis sept ans, nous tenons parole sur nos engagements. Nous ne prétendons pas faire de miracle, mais les agriculteurs le savent, je ne les ai jamais trompés. J’ai essayé de faire passer ce message dans toutes les régions de France depuis trois semaines : nous n’avons pas le droit de tromper les agriculteurs. » Au-delà, des sujets irritants, Laurent Wauquiez flèche des « grands thèmes qui doivent être traités ». Le partage de la valeur en tête. S’il reconnaît que les lois Égalim 1 et 2 ont permis des avancées, « il faut aller plus loin » en y intégrant par exemple la restauration hors foyer, en imposant du bio local et en autorisant les dérogations aux codes des marchés publics « pour que les élus puissent faire le choix de prendre les produits de l’agriculture française à un prix rémunérateur ». Autre thème soulevé par Laurent Wauquiez : la folie administrative qu’il faut stopper. Selon le président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, il faut établir un droit à l’erreur ou encore supprimer l’office français de la biodiversité en réaffectant ses missions et mettre en place un système européen d’autorisation de mise sur le marché. « L’Anses est le seul organisme qui ne répond pas au politique. Le politique doit reprendre la main pour retrouver le bon sens dans la gestion de notre agriculture. » Enfin, Laurent Wauquiez est convaincu qu’il faut arrêter toute forme de surtransposition et que l’agriculture ne doit plus être la valeur d’ajustement des accords commerciaux. « La vocation de la France est d’être sur les sujets agricoles, les sujets qui ramènent de la valeur dans notre pays. La seule chose à faire est de défendre un patriotisme agricole et défendant l’agriculture française et en relocalisant. »

M.-C. S.-B.