VITICULTURE
Les vins IGP cherchent des outils de régulation mieux adaptés

Les outils classiques de régulation de l'offre ne sont pas toujours adaptés aux vins à indication géographique protégée (IGP), observent les professionnels, qui tenaient leur congrès le 8 juillet dernier à Frontignan dans l'Hérault.

Les vins IGP cherchent des outils de régulation mieux adaptés
Le congrès de VinIGP, la confédération des vins à indication géographique protégée, s'est tenu sur le thème de la prospective pour une régulation de l'offre.

Le congrès de VinIGP, la confédération des vins à indication géographique protégée, s'est tenu le 8 juillet à Frontignan (Hérault) sur le thème de la prospective pour une régulation de l'offre. Il s'agissait de comprendre si les différents outils de régulation peuvent être adaptés aux IGP. Ce n'est pas toujours le cas, estiment les professionnels. Premier outil passé en revue, le VCI, volume complémentaire individuel. Ce mécanisme consiste, pour un vigneron, à mettre en réserve, lors des années de vendange abondante, un stock de vin non commercialisable cette année-là, qui peut ensuite être commercialisé les années de basse récolte. Ce stock doit être constitué à partir des volumes supérieurs au rendement maximum annuel fixé par l'IGP. C'est une dérogation à l'obligation de ne pas dépasser le rendement autorisé. Mais « les volumes concernés sont restés très faibles », a témoigné Florence Barthès, directrice générale de l'IGP pays d'Oc, présentant l'expérimentation qui a été menée en 2015, sans succès, dans son vignoble. Car en IGP les rendements maximaux - généralement plus élevés qu'en AOC - sont rarement atteints. « Nous, en IGP, il nous faut du volume. Le VCI fonctionne en AOC car les petits rendements des AOC sont mieux valorisés », explique-t-on à la confédération des vins IGP. Un autre mécanisme étudié est la réserve individuelle. Comme dans le cas du VCI, le viticulteur met de côté un volume de vin, mais il le fait, contrairement au VCI, dans le cadre du rendement, sans le dépasser. L'écueil est que cela nécessite des capacités de stockage coûteuses, qui ne sont pas forcément prévues pour les vins IGP. En effet, la plupart des vins IGP sont écoulés moins d'un an après la vendange, le plus souvent avant l'été.

Réflexion ouverte sur de nouveaux marchés

La réserve collective, autre outil présenté par Jean-Marie Barillère, coprésident du Comité Champagne, est le fruit d'une décision interprofessionnelle. Mais « elle ne peut fonctionner qu'avec une production agronomique, certaines années, supérieure au rendement de l'IG ». « Il faut réfléchir à la réserve collective, mais cette solution n'est pas toujours réalisable », a-t-on commenté à la confédération des vins IGP. Ces présentations des outils classiques ont amené les professionnels à réfléchir à de nouveaux marchés. Il a été évoqué, lors de ce congrès, l'élargissement de l'offre de vin dans les drives, alors qu'elle est jusque-là restreinte, et d'envisager de conditionner des vins IGP faciles à boire en canettes pour la distribution par des entreprises de livraison comme Deliveroo. Autre piste : le stockage de moûts de raisin pour produire des vins à faible taux d'alcool.

M.N