Selon Eurostat, le revenu agricole brut moyen par actif était de 28 800 € en 2021 dans l’Union européenne (derniers chiffres connus). Il varie de 7 800 € en Slovénie à 102 600 € au Danemark.
Dans l’Union européenne en 2023, le revenu brut agricole a baissé de 6 %. Pour autant, il demeure supérieur de 54 % à son niveau de 2010, selon Eurostat, le service statistique de l’Union européenne. En Bulgarie, le revenu agricole brut est même supérieur de 160 % à 2010 alors qu’aux Pays-Bas, il est inférieur de 10 %. En fait, l’évolution des revenus agricoles est plurifactorielle. En France, par exemple, elle est davantage liée à la conjoncture céréalière que les Pays-Bas et l’Allemagne, très orientés vers l’élevage. Dans les pays de l’Est, l’agriculture se modernise depuis vingt ans pour être plus productive. Par actif agricole, le revenu brut moyen était de 28 800 € en 2021 dans l’Union européenne (derniers chiffres connus). Toutes filières confondues, il était de 7 800 € en Slovénie, où les exploitations sont de très petites dimensions et de 102 600 € au Danemark. Avec un revenu brut de 43 500 € par actif, la France est en septième position, juste derrière la Belgique. Les Pays-Bas (70 500 €) occupent la deuxième position. Les pays ayant rejoint l’Union européenne en 2004 ont su tirer profit de la Pac. En Pologne, le revenu agricole par actif a doublé entre 2010 et 2023. En 2021, il était de 12 500 €/actif contre 6 000 € en 2016. En Lettonie, ex-république de l’Union soviétique, le revenu brut a progressé dans les mêmes proportions (de 8 000 € à 16 000 €). Évidemment, ces moyennes masquent dans chacun de ces pays de très fortes disparités intra et inter-filières.
Endettement
La taille de l’exploitation influe aussi sur le revenu. En Roumanie, on recense à la fois des entreprises agricoles de plusieurs milliers d’hectares très compétitives, employant parfois des centaines de salariés, et des micro-fermes vivrières de quelques dizaines d’ares où les paysans ont un niveau de vie misérable. Géographiquement, les pays où les revenus bruts par actif s’élèvent à plus de 40 000 € se situent du nord de la Loire jusqu’au sud de la Suède et de la Finlande. Le nord de l’Espagne fait aussi partie de cet arc maritime. Vers le sud et vers l’est, le revenu brut par actif décroît de région en région jusqu’à atteindre moins de 10 000 € à la frontière orientale de la Pologne et de la Roumanie mais aussi dans les Balkans. À l’échelle des vingt-sept pays européens, la cartographie des revenus agricoles se juxtapose avec celle de l’endettement et de la spécialisation des exploitations agricoles. Autrement dit, l’Europe des revenus les plus élevés (pays anglo-saxons et scandinaves) est à la fois celle de l’élevage intensif et de l’endettement élevé (+ 250 000 €/actif de prêts en 2021). Mais en Espagne, en Grèce et en Bulgarie, dans des régions horticoles très intensives, les agriculteurs sont aussi les plus endettés de l’Union européenne. L’aversion des agriculteurs à l’emprunt est aussi un facteur à prendre en compte. Dans la moitié nord de la France et en Espagne, l’endettement des agriculteurs est modéré au regard du niveau de leurs revenus. Certes, il s’agit d’exploitations de grandes cultures, notamment dans le grand Bassin parisien. Mais la rentabilité des exploitations n’explique pas tout.