Phyto
La filière du colza s’inquiète du sort du phosmet et des conséquences du plan pollinisateurs

Marianne Boilève
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L'interprofession du colza prévient que l'interdiction de l'insecticide et le durcissement de la réglementation sur les produits phyto prévu dans le plan pollinisateurs du Gouvernement  pourraient entraîner une forte diminution des surfaces. Avec des conséquences sur l'emploi et la hausse des importations.

La filière du colza s’inquiète du sort du phosmet et des conséquences du plan pollinisateurs
D'après Terres Univia, le durcissement de la réglementation sur les produits phytosanitaires pourrait entraîner une réduction de surface plantées en colza estimée à 420 000 hectares.

Alors que l’Union européenne doit se prononcer sur la réautorisation du phosmet, l’interprofession du colza, Terres Univia, et son institut technique, Terres Inovia, préviennent dans un communiqué du 21 décembre que l’interdiction de l’insecticide pourrait entraîner un recul de 300 000 hectares de la sole de colza.

Emplois menacés

Les conséquences en termes d’emplois «doivent absolument être prises en compte», alerte l’interprofession, soulignant que la production correspondante de graines de colza, soit environ 1 Mt, représente l’activité d’une usine de trituration.

Perte de revenu pour les apiculteurs

Ce recul aboutirait aussi, selon Terres Univia, à une perte de revenu des apiculteurs, en particulier dans les zones de grandes cultures «où les oléagineux constituent une part primordiale du bol alimentaire des pollinisateurs».

Hausse des importations

Dans un autre communiqué du 18 décembre, l’interprofession dénonce aussi les risques du plan gouvernemental en faveur des pollinisateurs. D'après Terres Univia, cet autre durcissement de la réglementation sur les produits phytosanitaires pourrait à lui seul entraîner une réduction de surface estimée à 120 000 ha par l’interprofession, conduisant à une hausse de 180 000 t des importations de tourteaux. Avec 1,1 Mha en 2020, la surface française de colza a déjà perdu 30% depuis 2014, rappelle l’interprofession.

Source : Agrafil