C’est ensemble et en visioconférence que la MSA Alpes du Nord et les Chambres d’agriculture de Savoie Mont-Blanc et de l’Isère souhaitent une bonne année 2022 aux agriculteurs et à leurs partenaires.
Françoise Thévenas, présidente de la MSA Alpes du Nord a convié la presse le 18 janvier en visioconférence avec la volonté de réaffirmer la force collective des organisations professionnelles agricoles. Dans ce sens, elle a invité les chambres d’agriculture de l’Isère et de Savoie Mont-Blanc à participer à ce temps de parole, « que ce soit en Isère, en Savoie ou en Haute-Savoie, les élus de ces structures, eux-mêmes agriculteurs, ont à cœur de former un front uni de soutien aux filières, aux structures et aux professionnels ».
S’unir face aux difficultés actuelles de la profession
En 2021, la situation sanitaire et climatique a été dramatique pour certains agriculteurs. La profession a su apporter des réponses collectives en front uni face à ces évènements. « En lien avec les banques, le syndicalisme et les services de l’État, notre capacité à travailler en réseau est exceptionnelle, c’est notre force », précise la présidente de la MSA Alpes du Nord, « et j’ai une pensée particulière pour tous nos élus dans nos organisations, souvent les mêmes d’ailleurs, toujours disponibles et qui sont en première ligne pour aider les agriculteurs à passer ces caps difficiles ».
La crise Covid a fragilisé encore plus certaines familles et la MSA a développé de nouvelles actions solidaires, notamment les paniers solidaires en circuit court. C’est une opération alliant solidarité proximité, économie et sociale, qui a l’air simple mais qui repose sur la complexité de faire le lien entre les familles et les producteurs. Lancée en Isère avec la CAF et la chambre d’agriculture, cette démarche a permis de distribuer 2 500 paniers dont 700 financés par la MSA.
Regain des Savoie et le Sillon Dauphinois deviennent Réagir
Depuis plus de 15 ans, la profession agricole accompagnait les agriculteurs en situation difficile par le biais de deux structures : Regain des Savoie et le Sillon Dauphinois. Isabelle Pellegrini, vice-présidente de la Chambre d‘agriculture Savoie Mont-Blanc a rappelé le fonctionnement de ces dispositifs où MSA, chambres d’agriculture, conseils départementaux et DDT se regroupent pour aider les agriculteurs en situation fragile. « Avec le double regard social et technico-économique, ce soutien n’est possible qu’à partir d’une démarche volontaire de l’agriculteur » indique Isabelle Pellegrini, « on ne peut rien faire sans son engagement même avec l’appui du réseau des organisations agricoles ».
En décembre 2020, au niveau national un rapport du député Olivier Damaisin a dressé un bilan sur l’identification et l’accompagnement des agriculteurs en difficulté et la prévention du suicide. Il a été convenu de reproduire le modèle existant dans les Alpes du Nord et dans d’autres départements et décidé d’attribuer une même identité avec un logo et un cadre identique sous l’appellation Réagir - solidarité et accompagnement. Concrètement, le fonctionnement ne change pas : le réseau d’élus de confiance formés et les binômes assistantes sociales et conseillers technico-économiques sont toujours là pour aider les agriculteurs à passer ce cap difficile.
En 2021, 186 accompagnements ont été réalisés dansles Savoie et 396 en l’Isère. Des chiffres qui, malgré les difficultés actuelles, restent globalement stables.
À la question sur l’accompagnement de l’exploitant ayant subi l’abattage de son troupeau du fait de la brucellose, Isabelle Pellegrini a précisé que « dès la connaissance de l’animal positif sur son troupeau, l’exploitant a été accompagné par la MSA, la chambre d’agriculture et la FDSEA des Savoie. Tout a été mis en œuvre pour le soutenir et la démarche se poursuit, même si personne ne peut se mettre à sa place, surtout depuis que l’étable est vide ».
La protection sociale joue son rôle d’amortisseur
Le directeur de la MSA Alpes du Nord, Fabien Champarnaud a ensuite montré le rôle d’amortisseur de la protection sociale. 470 M€ sont redistribués aux ressortissants du régime agricole sur les Alpes du Nord annuellement. La MSA a joué son rôle d’opérateur des pouvoirs publics à travers son guichet unique : elle s’est mobilisée pour accompagner les professionnels agricoles dans les dispositifs exceptionnels, en remboursant les indemnités journalières dérogatoires liées au confinement, en assurant le paiement des prestations exceptionnelles en faveur des plus démunis, mettant ainsi en œuvre de façon réactive les mesures annoncées par le gouvernement : maintien de toutes les prestations, versement d’aides exceptionnelles, etc.
Revalorisation des retraites agricoles
La MSA est au cœur de la mise en œuvre du premier volet de la loi Chassaigne sur la revalorisation des petites retraites agricoles. La garantie d’une retraite minimale portée à 1 035,57 €/mois pour une carrière complète de chef d’exploitation concerne, en Isère, Savoie et Haute-Savoie 4 330 retraités (sur les 31 968 retraités non-salariés en Alpes du Nord, soit 13,5 %) pour une revalorisation moyenne de 138 €. Pour les conjoints collaborateurs d’exploitation et les aidants familiaux la majoration non-salariés agricoles sera payée avec l’échéance de janvier, le 8 février. Elle concerne 7 874 bénéficiaires pour une revalorisation moyenne de 98 €.
Concernant l’indemnité inflation de 100 €, elle a été (ou sera) versée aux actifs, aux invalides et aux retraités, dont les revenus d’activité et les pensions d’invalidité ou de retraite sont inférieurs à 2 000 € nets par mois. Sauf cas très spécifiques, aucune démarche n’est à réaliser pour en bénéficier. Elle a été (ou sera) versée directement par l’employeur ou par la MSA pour les personnes qui relèvent du régime agricole et qui remplissent les conditions d’accès.
Renouveler les actifs agricoles, une urgence
La conférence de presse s’est terminée par l’intervention de Jean-Claude Darlet, président de la Chambre d’agriculture de l’Isère quant à l’urgence du renouvellement des générations des agriculteurs. « Le sujet est le plus important actuellement pour la profession agricole, mais aussi pour notre pays qui risque de découvrir dans les prochaines années, la fin de l’autosuffisance alimentaire. L’accompagnement des organisations agricoles porte ses fruits puisque 95 % des installations aidées (avec DJA) sont encore présentes 5 ans plus tard. Les aides financières sont les contreparties de l’acquisition des compétences pour réussir son projet. Nous devons communiquer positivement sur nos métiers, aller chercher des jeunes mais aussi des personnes en reconversions professionnelles. Nous devons accompagner la diversité des projets, dans la production qu’ils souhaitent même si ce n’est pas celle de l’exploitation accueillante ».
Claudine Lavorel
