COOPÉRATIVE
Cirhyo revient d’une année 2021 périlleuse

Les adhérents de la coopérative porcine Cirhyo se sont réunis le 11 avril en assemblée générale à Charbonnières-les-Bains dans le Rhône, pour dresser le bilan d’une année 2021 marquée par une baisse importante des cours sur le marché du porc. La coopérative se dit tout de même optimiste et loue la qualité de résilience de ses adhérents.

Cirhyo revient d’une année 2021 périlleuse
Philippe Chanteloube directeur général de Cirhyo et Thierry Pochon administrateur et éleveur dans l'Ain. ©BV

Lundi 11 avril, l’assemblée générale de la coopérative porcine Cirhyo s’est déroulée à Charbonnières-les-Bains (Rhône). L’occasion de revenir sur la fusion en novembre 2021 des sociétés Sicarev et Tradival dont Cirhyo est l’un des actionnaires majoritaires. Autre projet important à venir pour la filière, la rénovation de l’abattoir Tradival à Fleury-les-Aubrais dans le Loiret. Si une partie de l’abattoir sera opérationnelle en septembre 2022, la fin complète des travaux est prévue pour 2023. Un investissement de 15 millions d’euros qui va permettre la modernisation de l’abattoir par une augmentation de sa capacité en froid, la rénovation de la porcherie et l’amélioration des conditions de travail par des outils de manutention, convoyage et robotisation. Une nouvelle chaîne d'abattage sera également aménagée pour répondre à l’amélioration de la protection animale. La modernisation de l’abattoir de Fleury-les-Aubrais devrait aussi permettre de valoriser la filière des porcs mâles entiers. Les éleveurs qui demandaient à produire plus de mâles non castrés ont été entendus et devraient fournir 5 000 porcs entiers par semaine au groupe Herta pour la fabrication de jambon.

Une baisse importante des cours

L’année 2020 a évidemment été marquée par la pandémie de Covid-19 qui a entraîné une hausse de la consommation française mais aussi la fermeture des portes de la Chine pour l’export. En 2021, la moyenne du cours du porc s’est établie à 1,33 €/kg de carcasse, soit une baisse de 5,8 cts par rapport à 2020. Malgré le pic estival, les cours sont restés bien en deçà des coûts de production qui n’ont cessé d’augmenter (+ 13 cts/kg), mettant à mal la trésorerie des élevages.  « Pour ce début d’année 2022, on connaît une légère hausse des cours mais qui n’est pas suffisante. Il faudra une augmentation significative pour couvrir la flambée du prix des matières premières depuis l’arrivée du conflit ukrainien », a indiqué le directeur général du Cirhyo, Philippe Chanteloube.

Les coûts de l’aliment à la hausse

L’alimentation porcine représente environ 60 % du coût de production et tend à augmenter. « L’année 2021 a vu les coûts de l’aliment suivre une hausse constante jamais constatée jusqu’à présent, pour atteindre 330 €/tonne en janvier 2022 soit plus de 50 € par rapport à l’année dernière », a relevé Philippe Chanteloube. De plus, certaines matières protéiques sont difficilement accessibles. Les mauvaises récoltes mondiales et l’augmentation de la demande expliquent en partie cette hausse. « Les éleveurs subissent un effet ciseaux entre les cours du porc bas et ceux de l’aliment hauts. Si cette situation devait durer trop longtemps, elle pourrait mettre à mal leur avenir », s’est inquiété le directeur de la coopérative. Face à l’instabilité des cours, Philippe Chanteloube tient à saluer la détermination des éleveurs et rassure : « Il y a un léger tassement dans les projets mais on compte tout de même quelques créations et agrandissements d’élevage ».

Baptiste Vlaj