Evénement

10 bougies pour les Journées des plantes de Pupetières

Passionné de plantes comme de patrimoine, Aymar de Virieu conjugue les deux dans l’écrin du château de Pupetières qu’il ouvre au public depuis une dizaine d’années.
Fin septembre, les Journées des plantes succèdent à celles du patrimoine, offrant au plus grand nombre de visiteurs la possibilité de passer les grilles du château.

Le site mérite bien des superlatifs. Restauré au XIX^e siècle par le célèbre architecte Viollet le Duc, il offre un somptueux ensemble bâti en pisé, briques et galets, coiffé de tuiles vernissées.
Trop longtemps resté caché au public, son propriétaire œuvre à faire redécouvrir ce patrimoine exceptionnel.
« Les Journées des plantes sont un bon moyen de faire connaître le site ainsi que la filière des pépiniéristes », s’enthousiasme Aymar de Virieu.

L’homme est à son affaire. Administrateur pendant trente ans de l’abbaye de Chaalis (Oise), il y a notamment créé la Journée de la rose, scellant l’union de la pierre et des fleurs.
Cette parfaite connaissance du milieu et la confiance des professionnels ont été le terreau fertile pour imaginer, en 2012, des journées des plantes dans le parc de son château dauphinois.

77 exposants

Le succès est au rendez-vous et les visiteurs défilent par milliers deux jours durant, dans le parc sublimé par des nuées de vivaces.
Cette année, pas moins de 77 exposants, venus de toute la France et de l’étranger, mais aussi des Dauphinois, proposeront leurs fleurs et leurs plants à la vente directe. Les acheteurs, jardiniers amateurs ou seulement en quête d’une plante d’ornement pour leur balcon, apprécient les conseils qui leur sont prodigués et découvrent à l’envi de nouveau végétaux.
Les professionnels du végétal sont chaque année de plus en plus nombreux et font preuve d’une fidélité rare.
Aymar de Virieu s’en réjouit. Cet amoureux de plantes qui rêve d’une roseraie dans son parc, mesure le travail réalisé par les pépiniéristes pour proposer chaque année le meilleur de leurs plantes.

Des rosiers princiers

« Produire des plantes de nos jours, c’est très compliqué, notamment en raison des accidents climatiques », indique-t-il. Mais il ajoute : « Cette année de sécheresse fait prendre conscience aux gens de l’intérêt de planter à l’automne. »
À la veille de la manifestation, le propriétaire du château de Pupetières n’a qu’un seul regret. Alors qu’il espérait la venue du prince Albert de Monaco, ce dernier s’est excusé.
Deux rosiers ont en effet été créés pour les enfants princiers Gabriella et Jacques, l’an dernier, par les obtenteurs isérois François Félix (Grand-Lemps) et la Roseraie Reuter (Saint-Georges-d’Espéranche).
Ils seront tout de même présentés et plantés ce samedi. Pour autant, même s’il n’est pas présent, l’intérêt du prince pour la manifestation contribue à sa notoriété. « J’aimerais aussi que soit planté le rosier Princesse Grace, créé par la roseraie Meilland (Diemoz), ajoute Aymar de Virieu, je le cherche car il n’est plus produit. »

Animé par cette envie de faire découvrir la richesse du patrimoine historique du Dauphiné dont le château de Pupetières est largement contributeur, son propriétaire fourmille d’idées. Il va ainsi lancer une fête des plantes au printemps, « en complément de celle de l’automne ».
Il a également créé une association des amis du château de Pupetières afin d’avoir une structure support aux événements qu’il organise. Il pense notamment à un salon autour de l’architecture et du patrimoine. Il a également des projets éducatifs dans le cadre de la future restauration de la ferme du château.
« Ma passion, c’est le patrimoine et l’histoire, confie-t-il. Et une raison de vivre ». Un amour de la pierre et du pisé qu’il partage volontiers.
Isabelle Doucet