Filière viande
Abattoir : privilégier les circuits courts
Le 5 octobre, l’abattoir du Fontanil-Cornillon inaugurait sa nouvelle salle de découpe pour améliorer le service rendu aux clients.
L’abattoir du Fontanil-Cornillon possède une nouvelle salle de découpe de 750 m2, à la demande des clients qui souhaitaient bénéficier d’un système de circuit court. Le 5 octobre, le Département a inauguré cette salle, construite sur une partie de l’ancienne salle des ventes.
Relocaliser l’alimentation
Pour Eric Rochas, président de l’Abattoir de Grenoble (Abag), cette nouvelle salle constitue une chance pour le territoire de conserver un abattoir local qui puisse également faire de la découpe, « surtout lorsque l’on entend parler de la possible fermeture de 70 abattoirs sur les 233 qui existent en France ». Une « folie » pensée par Cour des comptes, pour Jean-Pierre Barbier, président du Département de l’Isère, pour qui les abattoirs publics sont très importants dans les territoires.
« Sans eux, l’abattage local serait en péril, ajoute-t-il, il vaut mieux regarder ce qui se passe à l’étranger, comme aux Etats-Unis et en Chine, plutôt que de s’en prendre à la filière française, bien plus respectueuse ».
Construit dans les années 1960, l’Abag a beaucoup évolué pour s’adapter aux besoins des employés, des animaux et de ses quelque 600 clients.
Les objectifs de tonnage sont atteints avec environ 2 500 tonnes produites. La salle de découpe permet par ailleurs de transformer environ 700 tonnes de produits et elle « améliore les conditions animales, ce qui fait progresser les conditions de travail des salariés », constate Christophe Ferrari, le président de Grenoble Alpes Métropole.
Ce service de proximité répond également aux demandes du Projet alimentaire inter-territorial (Pait).
Ce dernier souhaite en effet que les circuits-courts soient grandement développés, tout comme l’agglomération grenobloise espère pouvoir « consommer moins de viande, mais mieux, et donc consommer plus local », précise le président de la communauté de communes.
Une demande en bonne voie de réalisation car l’Abag abat 86 % d’animaux élevés en Isère et vend 90 % de ses carcasses en circuits de proximité.
Une salle ergonomique
Si la surface totale de la nouvelle salle atteint les 750 m2, elle est divisée en plusieurs parties. Une première pièce de 124 m2 est dédiée à la découpe.
Une seconde, de 38 m2, à la transformation.
Une salle de conditionnement de 27 m2 et une d’emballage d’11 m2 viennent compléter le tout.
Deux laveries de 16 et de 7 m2 ont également été créées, de même que quatre chambres froides allant de 7 à 20 m2.
Une zone de mise en quartier pour la viande foraine de 49 m2 a été construite, ainsi que des locaux sociaux et une salle de formation des bouchers qui pourra accueillir les élèves préparant le brevet professionnel de boucherie proposé par l’Institut des métiers et des techniques (IMT) de Grenoble.
A l’avenir, la vingtaine de salariés du site aimerait pouvoir développer l’activité du surgelé, notamment en ce qui concerne les steaks hachés. « Plus de 50 % de la consommation concerne la viande hachée, il faut donc que nous nous adaptions à la demande », explique Eric Rochas.
Morgane Poulet
L’Abag en chiffres
1,2 millions d’euros hors-taxe : coût de la nouvelle salle.
- 400 000 euros : financement apporté par le Syndicat mixte Alpes abattage (le Symaa, composé du Département de l’Isère à 51 %, de Grenoble Alpes Métropole à 46,1 %, des communautés de communes du Grésivaudan à 2,5 %, du massif du Vercors à 0,3 % et du pays voironnais à 0,1 %) et par l’État.
- 430 000 euros : coût des investissements matériels (63 000 euros du Feader, 67 000 euros du Département et 32 000 euros de la Région Auvergne-Rhône-Alpes)