Patrimoine
Les Alpes, les alpins et leurs histoires

Isabelle Brenguier
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Depuis le 11 octobre, le Musée dauphinois propose une nouvelle exposition de longue durée dénommée « Alpins, 7 000 ans d’histoires ». 

Les Alpes, les alpins et leurs histoires
Le Musée dauphinois propose une nouvelle exposition longue durée.

En 1998, en parallèle de la sortie du numéro 1 de l’Alpe, l’exposition longue durée « Gens de l’Alpe » avait ouvert ses portes au Musée dauphinois de Grenoble.
De la même façon, le numéro 100, sorti au printemps dernier, est lié à la nouvelle exposition permanente proposée par le musée et intitulée « Alpins. 7000 ans d’histoires » dans laquelle la montagne et ses habitants demeurent au centre du propos.
« Après plus de deux ans de gestation, le parcours de visite tient compte des connaissances les plus récentes sur les Alpes et des techniques qu’offre aujourd’hui la scénographie (carte en relief animée, films d’animations) imprégnée de la poésie des dessins de l’illustratrice grenobloise Flore Hénocque », indique Olivier Cogne, le directeur du musée.
Dans un espace global de 700 m2, l’exposition a été construite en trois axes : un premier qui évoque l’histoire sur le temps long, un deuxième porteur d’une approche ethnographique sur les gens de l’alpe au 19e et à l’aube du 20e siècle, et un troisième sur les Alpes et leurs habitants à l’épreuve du monde contemporain.

Jeune public

L’exposition a été conçue avec une attention spéciale pour le jeune public, autant dans sa narration et dans sa scénographie, que dans les outils de médiation qui ont été pensés autour de l’exposition. Retraçant l’épopée des populations alpines depuis 7 000 ans, elle aborde l’histoire et les enjeux contemporains qui transcendent les générations.
Son parcours amène les jeunes à s’imprégner des cultures alpines, à s’approprier leur territoire, mais aussi à comprendre les défis sociétaux et environnementaux que le monde devra relever.

IB

25 ans et 100 numéros
La revue l'Alpe a fêté ses 25 ans et ses 100 numéros en compagnie de ses nombreux contributeurs, dans la chapelle baroque de Sainte-Marie-d'en-Haut, en plein cœur du Musée dauphinois.

25 ans et 100 numéros

Après 25 ans d’existence, la revue l’Alpe a publié son centième numéro. Ses articles rigoureux et éclairants accompagnés d’une iconographie soignée ont su conquérir et fidéliser les lecteurs.

« Une aventure humaine ». « Un succès éditorial ». « Un bel objet d’édition ». La revue L’Alpe qui a célébré son centième numéro le 1er mars 2023, au cœur de la chapelle baroque du Musée dauphinois de Grenoble, c’est un peu tout ça à la fois.
Fondée en 1998 sous l'impulsion de Jean Guibal, alors conservateur du Musée dauphinois, Pascal Kober, rédacteur en chef, et André Pitte, directeur de la rédaction, elle est publiée chaque trimestre par les éditions Glénat, en collaboration avec le Musée dauphinois.
Écrite par « les meilleurs spécialistes en sciences humaines », selon sa rédactrice en chef, Sophie Boizard, « L’Alpe est une revue d’ethnologie alpine qui traite les Alpes comme terres humaines et lieu de vie, et qui a comme marques de fabrique, le choix de belles iconographies et d’angles décalés ».
C’est un titre qui accorde autant d’importance au fond qu’à la forme.
Les articles sont écrits par des spécialistes très attachés à leur territoire d’expertise qui ont une connaissance fine de leur sujet. Et c’est ce qu’il faut, car les lecteurs de la revue, reconnus comme grands amoureux des Alpes, sont aussi érudits qu’exigeants.
« Toutes nos publications sont écrites et relues avec le plus grand soin. Fidèles et avertis, nos lecteurs ne tolèrent pas la moindre erreur », témoigne l’une de ses contributrices.
La forme aussi est qualitative.
« Dès ses débuts, ses fondateurs ont fait le choix de belles images en grand format et sur un beau papier. Nous n’en avons pas honte, nous en avons besoin », souligne Olivier Cogne, directeur du Musée dauphinois.
« Nous avons préféré faire une revue plus proche du livre que du magazine », soutient également Jacques Glénat, le créateur des éditions éponymes.

« 7 000 ans d’histoires »

« Depuis ses débuts, l’Alpe valorise et questionne les cultures et les patrimoines alpins dans tout leur déploiement européen », précise Sophie Boizard.
Dans ses cent numéros qui balaient « 7 000 ans d’histoires », la revue, grâce à ses nombreux contributeurs – des scientifiques, des historiens, des archéologues, des universitaires, des anthropologues… - est revenue au fil de ses pages sur 7 000 ans de cuisine, de lectures, d’architecture, d’art, de loisirs, de coiffure, d’archives…

Depuis 25 ans qu’elle existe, elle s’est intéressée à énormément de domaines : la photographie, le tourisme, la nature, les sports de glisse, l’environnement, la géologie, l’histoire, la gastronomie ou encore la littérature. La liste est loin d’être exhaustive.
Son objectif est de témoigner de la vie des communautés alpines, de leur identité, de leurs habitats, de leurs traditions, de leurs adaptations à un environnement si singulier…

Elle raconte ces sociétés de montagne en constante mutation. On pourrait penser qu’après 25 ans et 100 numéros, son équipe peine à trouver de nouveaux sujets. Il n’en est rien. « Nous avons toujours autant d’idées pour l’alimenter et la renouveler », assure, enthousiaste et passionnée, sa rédactrice en chef.

Isabelle Brenguier

« Un pari réussi »
Le numéro 100 de l'Alpe.

« Un pari réussi »

Pour Jean-Pierre Barbier, le président du Département de l’Isère, la revue L’Alpe représente « un pari réussi ».
« Ce sont les mots qui viennent à l’esprit lorsque l’on songe à la revue L’Alpe », indique-t-il. « C’est un pari réussi, car il est plutôt rare qu’une revue arrive comme elle, à fêter son 25e anniversaire. C’est aussi un pari réussi parce que la nature même du partenariat réalisé entre les deux structures fondatrices, les éditions Glénat et le Musée dauphinois, l’un des onze musées du Département, était original ».
« Rompant avec les représentations anciennes de la montagne et de ceux qui y vivent – longtemps péjoratives – ce numéro 100 de L’Alpe et l’exposition du Musée dauphinoisattestent de la précocité du peuplement des territoires d’altitude, de la longue tradition de l’organisation communautaire et d’un rapport constant de ses habitants au monde, à mille lieues des images d’Epinal longtemps véhiculées », avance l’élu.

IB

En pratique

Le Musée dauphinois est installé sur les pentes de la Bastille à Grenoble dans le couvent de Sainte-Marie d'en-Haut. Membre du réseau des 11 musées du Département de l'Isère, son accès est gratuit.

Musée dauphinois
30 rue Maurice-Gignoux
Grenoble
04 57 58 89 01

Le musée est ouvert tous les jours sauf le mardi, les 1er janvier, 1er mai et 25 décembre, de 10h à 18h du lundi au vendredi et de 10h à 19h le samedi et le dimanche

 

Le Musée dauphinois en chiffres

-       Plus de 100 000 objets

-       160 000 documents photographiques

-       25 000 documents iconographiques

-       1 400 films originaux et productions audiovisuelles

-       Plus de 2 000 enregistrements sonores

-       Plus de 20 000 ouvrages

-       67 231 visiteurs en 2022