CONTRACTUALISATION
« Le contrat : c’est une véritable sécurité »

Les ventes en matière de viande bovine doivent désormais faire l’objet d’un contrat écrit. Si pour les parties prenantes, l’intérêt de la contractualisation ne fait aucun doute, il est parfois difficile à mettre en œuvre. Témoignage.

« Le contrat : c’est une véritable sécurité  »
Élise Michallet, l’une des deux associés de de l’Élevage des grandes Trèves à Saint-Genis-Les-Ollières (Rhône). ©MLM

Aux portes de Lyon, à Saint-Genis-Les-Ollières (Rhône), les associés de l’Élevage des grandes Trèves valorisent leurs génisses de race blonde d’Aquitaine à 100 % en boucherie traditionnelle. « Nous élevons 90 vaches allaitantes et leurs suites et engraissons la totalité de nos génisses que nous vendons toutes en direct à des bouchers de Genas et du Bois d’Oingt. Nous travaillons également avec un négociant qui ne vend qu’à des bouchers », explique Élise Michallet, l’une des deux associés de l’exploitation. Les veaux sont quant à eux envoyés pour engraissement en Belgique et en Hollande. Cette relation commerciale exclusive est un véritable gage de qualité pour l’éleveuse allaitante. « Les bouchers connaissent la viande et la découpe. Ils savent la valoriser entièrement sans gaspillage. Par ailleurs, nous nous occupons de conduire nos bêtes directement à l’abattoir. C’est un véritable plus sur le plan du bien-être animal, mais également de la qualité de la viande in fine. Pour moi, ce circuit court est le meilleur », poursuit la passionnée qui souligne que l’ensemble des circuits sont toutefois indispensables pour la filière.

Davantage d’accompagnement

Alors, au fil des années, une véritable relation de confiance s’est tissée entre les bouchers et les éleveurs rhodaniens. Ils se connaissent et savent que les parts du « contrat » moral, pour le moment, seront remplies. Car, aucun contrat écrit n’a encore été signé entre les deux parties. « Nous manquons de temps et peut-être un peu d’accompagnement. Il faudrait que les éleveurs soient aidés dans la rédaction du contrat et la négociation », reconnaît Élise Michallet qui compte sur l’installation imminente (au 1er décembre NDLR) de son fils Guillaume pour formaliser les choses. C’est en ce sens que l’interprofession régionale, Interbev Auvergne-Rhône-Alpes, a organisé tout au long de l’automne plusieurs rendez-vous sur le terrain à destination des éleveurs et des bouchers.

Renouveler les générations

Pourtant, Élise Michallet en est persuadée, le contrat apporte de la sécurité aux éleveurs et notamment aux nouveaux installés. « Quand les futurs agriculteurs déposent un dossier pour leur installation et leur plan d’entreprise, avoir un contrat sécurise les choses pour les financeurs notamment. » La contractualisation est également, aux dires d’Élise Michallet, un véritable atout dans le cadre de la transmission des exploitations. « Dans le contexte conjoncturel actuel, la contractualisation permet d’envisager l’avenir de nos outils de manière plus sereine car elle offre une sécurité aux repreneurs », affirme l’éleveuse de bovins allaitants. De quoi donner de l’engouement à la contractualisation.

Marie-Cécile Seigle-Buyat